Un quinzième livre !

Bonjour à tous,

Après avoir fait éditer depuis la toute fin de 2002  trois récits-poésie, deux récits, deux recueils de poésie, cinq romans courts et deux nouvelles à l’unité, voici qu’arrive dans les prochains jours un recueil de nouvelles, mon premier, d’environ cent-dix pages, édité aux éditions l’Ire de l’Ours, petit éditeur d’Auvergne, une région que j’affectionne et où je devrais bientôt avoir un pied-à-terre. (vous constatez au passage que je me suis spécialisé dans le genre « court », les genres, devrais-je dire).

Il se compose d’une longue nouvelle d’autofiction qui donne son titre au livre : Chercher l’oubli à Cuba, un séjour accompli en 2001, alors que le pays venait à peine de s’ouvrir au tourisme.

Ce texte fait près de la moitié du livre. Il est suivi de douze micronouvelles de pure fiction, très diverses, à la lecture desquelles vous passerez par toute la palette des sentiments, du rire à la terreur en passant par…. vous verrez !

Voilà, j’espère que vous lui réserverez un bon accueil ; je vous donnerai les références et prix (autour d’une dizaine d’euros pour la version papier) dès que connus et je vous livre d’ores et déjà un aperçu de la couverture ( la quatrième, ce sera pour ma prochaine annonce sur Facebook Claude Colson Livres et écrits.)

À très vite et merci de m’avoir lu ici !

Note du 15 janvier : le livre sort aujourd’hui chez l’imprimeur, avant sa présence sur dilicom, au prix spécial de sortie de 8 euros (contre 10 à 12 plus tard). Suivre ce lien :

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RER, des ans plus tard (poésie)

(Bref retour à mes amours ferroviaires qui ont donné lieu à bien des poèmes, voire textes ou livre « Saisons poétiques en train »)

RER, des ans plus tard

Paris, décembre, RER lent,

Retour banlieue, chauffage bienfaisant,

Trajet d’abord souterrain,

Normal, rien de bien.

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Approche d’Austerlitz,

Accélération, sorte de « Blitz ».

Entrevoir le jour avant station, puis BNF,

C’est pour l’œil tout bénef.

Bibliothèque enfin, fin des tunnels sans fin,

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Et la lumière d’un midi sombre

Repeint le jour sans soleil, sans ombre.

Les habitations tassées défilent,

Foncent vers moi et disparaissent

Tel jeu de quilles

Dans mains de joueurs en ivresse.

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Et puis à gauche, soudain, la Seine,

Grise ce midi, pourtant sereine,

Béton lutte encore contre Nature,

Mais bientôt ce sera l’ouverture :

Une vue plus ample, prairies boisées

Réjouissent le voyageur, jamais blasé.

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Aux bois clairsemés s’accrochent restes de feuillage d’été,

Taches jaunes sur ramures décharnées.

Juvisy, la ville revient

N’abandonne pas ce combat-galérien.

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C’étaient pourtant les dernières forces d’une civilisation vaincue.

Peu après règnent ciel, prés verts, pentes herbues

Tels un chapelet de nature dont les grains, pas bien gais,

Ont pour nom Savigny, Sainte-Geneviève, Épinay

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Est-ce un Dieu qui ainsi a voulu

L’alternance de l’Humain

Avec le Non-Humain,

Comme celle de l’ombre et de la lumière ;,

Du Mal et du Bien,

Des Réponses et des interrogations sans fin ?

(illustration pixabay : AILes)

Novembremare (poésie)

90 ième pièce poétique de ma collection « La Mare »

https://www.atramenta.net/collections/la-mare/1578-913

 

Incidemment, matin

À la mare suis passé.

La presque pénombre du jour sans joie

Rehaussait, de toi, l’étrange beauté.

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Tu n’étais qu’or, bronze et ambre

Au feuillage jonché

Recouvrant ton pourtour et ta face,

Égayant l’obscurité obligée.

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Aux cieux, les yeux soudain levés,

La lumière a jailli,

La trouée, l’éclaircie,

Me laissant un instant

Abasourdi, ébloui,

Conquis.

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Oh, ma mare, mille fois encore, grand merci !

Mi-septembre à la mare (poésie)

90 ième pièce poétique de ma collection « La mare »

 

Mare à nouveau par moi bien négligée

Tu es, ce jour, enfin en joie retrouvée.

Ta verte livrée un peu feuilles-jonchée

Leurre canes et canetons affamés.

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Ils criaillent, en quête de pitance,

Tournent, virent, comme sied à leur engeance.

À l’autre rive, toute proche, en déshérence le ponton

Démonté dresse encore ses piliers d’abandon.

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Naguère, jeunes mariés aimaient s’y faire photographier,

Dominant le plan, tout ceints de frondaisons.

Leurs silhouettes enlacées, virtuelles

Hantent ce lieu mémoriel

Pour m’adresser mine de salut fraternel.

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Voyez comme les amoureux de la place se lancent en confiance

D’invisibles signes de connivence.

Le soleil incendiaire des derniers jours a fui

Et c’est fraîcheur, plaisir, bonheur.

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On se plaît à ici jouir de la vie,

Retrouver la paix, l’équanimité, l’envie !

Impressions de la mare en canicule (poésie)

La taie grise sur tes eaux

Aperçue l’autre jour

N’a pas gagné la mienne rive,

S’est cependant étendue sur le plan.

 

Ce sont pollens que vent apporte (;)

Et ils te teignent ; t’es comme morte.

Mais la vie en canetons se réfugie

Qui trouent le voile, en nage lente.

 

Pour deux dans l’eau, courageux,

Ce sont quatorze sur la berge

Qui, immobiles, contemplent les deux frères,

Accablés par chaleur déjà forte.

 

Dans l’enclos, tout près,

Enfants admirent chèvres et boucs

Et moi, au banc ombragé,

Je médite la tranquillité

D’un lieu privilégié

Qui, un jour, croisa ma route.

La Mare, toujours en poésie

88 ième pièce de ma collection « La Mare »

Mare en juillet délaissée

Une nécessité de marcher,

En douleur, modérée,

M’a cette fois éloigné de toi

Pour me conduire au lac de joie

Qui autrefois, un peu, m’inspira.

 

 

Bien plus vaste, énorme en regard de toi,

Il ne fait malgré tout plus le poids.

Ses eaux couvertes de pollens

M’évoquent celles que j’aime

Et que, même resserrées,

D’un regard immobile on peut embrasser.

 

Comme la tienne, toutefois,

Sa paix me fait émoi.

Comme avec toi, face à lui je médite

Cette sérénité qui tout à coup m’habite.

 

Là, c’est un héron qui rase les eaux ;

Deux cygnes blancs nagent tranquilles, en écho.

Sur un îlot des canards s’ébrouent,

Me rappellent ton île au gazon doux.

 

Tout près de lui pourtant,

Je lui suis infidèle, à mon corps défendant,

Car c’est encore à toi que je pense ;

Toi qui viens ici rompre mon silence.

 

 

Ma mare en juin (poésie)

 

(87 ième pièce poétique de ma collection « La Mare »

https://www.atramenta.net/collections/la-mare/1578-913 )

 

Ma mare en juin 

 

De chez moi, descendant vers toi,

J’ai pressé le pas, pressentant la joie.

L’air vif du matin je hume,

Encadrant bellement le rendez-vous de plume.

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Oui, je t’ai quelque temps négligée,

Sans raison ; sûrement l’envie m’a manqué

Car c’est fini aujourd’hui,

Nous nous retrouvons amis

Et l’heur de notre complicité

Me donne un pré-sourire d’été,

Tout remords dissipé.

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Dans le soleil timide, tes eaux semblent marron,

Reflétant le limon de ton fond.

Canes, canards et canetons partagent ma joie :

Ils nageotent, zigzaguent de-ci-de là,

Au gré des miettes qu’un couple, au banc, leur jette.

Des enfants admirent les pigeons malins

Qui, ravis, s’invitent au festin.

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Au loin, sous les arbres des berges,

L’eau se couvre d’une taie grisâtre

Fermant partiellement le plan-œil

Qui, heureux, m’adresse ce clin d’œil.

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Le tue-tête des oiseaux souligne la fête.

Il se nourrit de peu le bonheur franc :

Une toute petite mare et un banc !

Pépère Zaubert

L’autre soir, l’écriture m’a pris. Me repris, devrais-je dire. Je repensai à mon grand-père maternel, né vers 1880 et décédé en 1962 dans le Cambrésis, région du Nord. Nous autres, ses petits-enfants, l’appelions ainsi d’après le nom de la commune où il habitait.

Un homme de peu, du peuple, pauvre , tisseur en cave sur métier Jacquard, porteur de sabots. Un travailleur qui avait les valeurs de ce milieu : honnêteté et courage. Il ne savait ni lire ni écrire. Mais, chose surprenante pour moi, il vouvoyait sa fille, ma mère, née en 1910 et qui d’ailleurs le lui rendait bien. Une coutume en usage alors, peut-être ou une chose due à ses origines flamandes, de par ses parents ?

C’était une autre époque, en cette toute fin des années 50 : pas d’eau courante, pas de télé, fort peu de voitures, pas d’hypermarchés, des coopératives, pas de tracteurs, des chevaux de trait… Lire la suite « Pépère Zaubert »

Févri-mare

84  ième pièce poétique sur cette mare : ici https://www.atramenta.net/collections/la-mare/1578-913

FÉVRI-MARE

Me pardonneras-tu, ma mare,

D’ainsi t’avoir, un temps, négligée ?

Un si long temps, diras-tu !

L’essentiel sont les retrouvailles, en art,

Le travail-joie qui te sait gré

D’être toi car te décrire n’est pas ardu. Lire la suite « Févri-mare »

Aimer la montagne

Si je m’interroge pour apprécier d’où me vient ce goût, cette presque passion, j’essaie de rassembler des sensations diffuses, des bribes de pensées, fugaces.

Certes, j’ai toujours préféré la nature en général à la ville, l’authentique face à l ’artifice. C’est le donné, l’existant, qui s’oppose à la construction des hommes, à la limite.

La nature, s’est déjà une certaine immensité dès que l’on plonge le regard vers un paysage de campagne, de forêt et, plus encore, d’océan. L’œil va plus loin et chez moi, il s’émerveille.

Mais la montagne, hiver ou été, c’est le gigantesque, la force tranquille —  ou pas — qui nous ramène à notre propre petitesse, à une certaine dérision de notre existence. Lire la suite « Aimer la montagne »