Livre 6 : Chemins croisés (récit)-2014

Récit de vie, autobiographique

Thème : 60 ans d’amitié.

Livre édité en mai 2014 par les éditions de la Rémanence , réédité en février 2020 par les éditions Bernardiennes.

« Je vous livre ce récit, non prémédité, non programmé, en souhaitant qu’il vous marque autant que le firent pour moi les faits rapportés. Le décès soudain d’un ami de toujours m’a amené à prendre la plume. Ce fut une nécessité intérieure, une exigence irrépressible et j’espère que cette histoire sera pour vous, comme elle l’a été pour moi, l’occasion de réfléchir à la place de l’amitié dans l’existence. »

De ses années d’enfance à l’âge de sa retraite, Claude Colson choisit ses souvenirs et égrène les grandes étapes de sa vie et de celle de son ami Pierre. Mêlant au récit de multiples détails et anecdotes d’époque, Chemins croisés nous fait revivre l’évolution de soixante ans d’amitié ch’timi et sait nous présenter la vie, précaire et inattendue, dans toute son acuité et sa fragile beauté.

Extrait :

… C’était le milieu des années 50. À la campagne, letemps s’étirait. Dans l’Histoire, c’était encore l’après-guerre et sa viemodeste dans les villages français, même si l’époque des restrictions était passée. C’étaient les grandes plaines de cultures céréalières et betteravières du Nord. Les champs s’étendaient à perte de vue, parant l’immensité plate d’un manteau marron, vert, ou or, au gré des saisons, très
marquées et dont le retour immuable rythmait la vie. Les chevaux tiraient les charrettes et les charrues.
Le bourg résonnait des coups de marteau du maréchal-ferrant. Les sabots des bêtes martelaient le pavé
de leur clique is sourd et régulier. Cette époque, dernier vestige de la France agricoleet rurale, ne devait plus durer bien longtemps.
Pierre était le fils d’agriculteurs présentant un niveau de vie supérieur à celui de leurs confrères. Sa mère était plus cultivée et au village ils passaient presque pour des bourgeois au milieu de ces gens simples. On les considérait comme un peu à part. Lui et moi avions le même âge et cette petite nuance de classe sociale n’empêchait pas que nous nous fréquentions de temps à autre. Il y avait d’ailleurs des passages obligés de par le mode de vie en usage. Notamment lors de la formation scolaire, à l’unique école du
village.
Formation religieuse aussi : tous les jeunes assistaient aux cours de catéchisme que dispensait le curé.
Aussi loin que je me souvienne, je n’ai en mémoire aucune scène vécue avec Pierre avant l’école primaire, et encore celles-ci ne sont-elles que des images fugaces ; peut-être ne nous connaissions-nous pas encore dans la petite enfance.
Nous habitions assez loin l’un de l’autre dans la commune, même si c’était dans deux rues en prolongement : deux univers distincts séparés par un simple carrefour perpendiculaire.
L’époque semblait si lente à nos jeux d’enfants ! Les fêtes découpaient le temps…/

Quelques avis :

« Il arrive qu’un évènement dramatique, en l’occurrence, la mort d’un proche, d’un ami, nous replonge tout à coup dans le passé. Défilent alors les souvenirs, ceux que l’ont a vécus avec cet ami qui vient de nous quitter et nous laisse seul avec notre histoire. Réflexion sur la vie, la mort, sur le monde qui l’a vu grandir, sur le contexte historique de l’après-guerre avec ses bouleversements, Claude Colson nous offre un récit qui nous interroge, sans que l’on s’en aperçoive, sur les choses essentielles de l’existence, dans un style empreint de simplicité, de tendresse et de poésie qui sont aussi la force de ce livre. »
« Oui l’amitié c’est la vie… Dans Chemins croisés, Claude Colson relate le cours ordinaire d’une enfance ordinaire, dans le Nord de la France. Une enfance comme nous avons, pour la plupart d’entre nous, de sa génération, connue. Oui, mais cette enfance-là est extraordinairement précieuse et unique, puisque c’est la sienne, et que nous y recherchons aussi, la nôtre. Claude Colson réanime avec humanité, sans mièvrerie, sans nostalgie non plus, sans propos langoureusement passéistes, les lisières d’un temps heureux. Une impérieuse nécessité de dire le ciment qui fonde les liens profonds d’une amitié qui n’échappe pas à ses limites, ses inévitables blancs, insouciances et manques. Car, si l’amitié est permanente et chaleureusement intense hors la nécessité d’une proximité régulière elle peut être, aussi, insuffisante et impuissante à colmater des désespoirs. C’est par amitié, qu’il faut en accepter la douloureuse limite.
Claude Colson décrit avec simplicité des sentiments profonds et inaltérables qui réveillent notre sensibilité. Comme à son habitude, il nous livre un écrit court et concis mais qui donne longuement à faire rêver et réfléchir. »
Par Little-Lily :
Cette histoire d’amitié dans les années 60 me tentait beaucoup. En effet c’est une période que j’aime découvrir et qui m’intéresse fortement…
Pour commencer ça a été un réel plaisir de lire ce court roman. Durant le début du roman j’ai été un peu perturbée car le personnage qui raconte l’histoire s’appelle André et moi je m’attendais à ce qu’il s’appelle Claude, comme l’auteur qui nous dit raconter ses propres souvenirs.
Une fois la surprise passée, je me suis complètement immergée dans l’histoire, entre le certificat d’études et les voyages avec les scouts, le tout parsemé de nombreuses anecdotes, je me suis vraiment régalée.
L’écriture de l’auteur est sincère, simple et efficace. Les choses sont dites sans fioriture et j’ai vraiment été immergée dans cette histoire, je me suis retrouvée à chaque instant spectatrice de la scène que je lisais…
Ce livre m’a fait rire, sourire, mais m’a aussi ému car les paroles d’André sont sincères et on sent bien dans la dernière partie du livre que la culpabilité le ronge, qu’il aurait aimé partager plus avec son ami disparu, qu’il aurait voulu être plus présent pour lui malgré les kilomètres que la vie a mis entre eux.
Un autre point positif de ce livre, et selon moi pas des moindres, est que l’histoire se déroule en grande partie dans le nord de la France, le cambrésis pour être plus précise et étant donné que c’est un coin de la France que je connais puisque j’ai habité plusieurs année à la limite entre la Picardie et le Nord pas de Calais j’ai adoré redécouvrir ces lieux des années avant que je les connaisse moi-même.
La fin m’a émue, même si nous la connaissons dès le début puisqu’elle est annoncée en quatrième de couverture et à la première page du roman. Je savais que le drame allait se produire, mais je ne l’attendais pas de manière si inattendue, pas aussi brusque. Mais au final de cette façon l’auteur a vraiment réussi à nous le faire ressentir tel que lui l’a vécu…
Enfin, le thème principal de ce roman qui est l’amitié est un thème qui me plaît beaucoup, surtout quand, comme dans ce roman, il est question d’une amitié qui a duré toute une vie malgré le temps qui passe, les horizons différents, les kilomètres qui séparent ces deux amis.
Ce fut donc une très belle lecture mais surtout une très belle immersion dans le Cambrésis des années 60 au sein de cette fabuleuse amitié qui m’a profondément émue.
Encore une fois, merci à Claude Colson de m’avoir permis de lire cette belle ode à l’amitié.
MJo D.S

« En général, j’aime que mes lectures soient empreintes de mystère, d’un peu d’humour et comporte une fin heureuse. Ce n’est pas le cas avec le livre que je viens determiner. Pourtant, j’ai beaucoup aimé.

Au début, j’ai abordé ma lecture avec un peu de difficultés. Cela faisait plusieurs mois que l’envie de me plonger dans un livre m’avait abandonnée. Pour faire plaisir à l’auteur qui m’a gentiment offert ses « Chemins Croisés », je me suis fait un devoir de le liren et d’en faire le retour à celui qui est devenu un ami. Tous les soirs, j’en lisais un chapitre et je m’endormais sur le suivant, que je relisais le lendemain, avant de poursuivre par un autre, puis un autre soir un autre chapitre, jusqu’à la moitié.

L’auteur est né la même année que moi et nous avons traversé la même époque, à la différence que sa vie à lui a pris naissance dans le Nord, et comme moi, elle s’est poursuivie en Ile-de-France. Malgré de grandes similitudes, j’ai pu noter quelques différences qui m’ont donné quelques éclairages nouveaux sur la vie des « gens du Nord ».

« Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement, et les mots pour le dire arrivent aisément ». Cette maxime s’applique au style de cet auteur, limpide et d’une élégante richesse de vocabulaire. Les mots coulent avec aisance et font surgir des images claires, des paysages et des scènes de la vie de cette région injustement dite « froide et triste » au milieu des années 60.

Plus j’avançais dans l’histoire d’amitié entre Pierre, l’auteur et les autres, plus je me demandais à quel moment et dans quelles circonstances les deux amis allaient se trouver définitivement séparés, ainsi que le poème du début le laisse entendre. Le mystère entretenu par l’auteur m’a fait rester en haleine jusqu’à la fin.

Je me disais que j’allais sûrement pleurer en refermant le livre, moi qui suis friandes de fins heureuses dans toutes les histoires écrites ou filmées. Mais non, malgré la tristesse du départ de Pierre, le texte est beau et l’auteur arrive à nous consoler en même temps qu’il semble se consoler lui-même, avec des mots de réconfort qui font chaud au coeur. Arrivée à la moitié du livre, je l’ai achevé d’un seul trait, et je n’ai pas pleuré, mais je me suis questionnée sur mes propres relations de vraie amitié et sur la mort.

La conclusion de l’auteur m’a rassurée par le fait que l’important dans la vie est de continuer à faire vivre, à travers nos écrits, les êtres que l’on a aimés, et de laisser une trace de notre passage sur terre pour ne pas mourir tout-à-fait. »

Marie-Jo D.S.

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Des critiques sont à voir sur amazon ; cf également mon article du 5/10/15 (rubrique Plus sur mes livres)

Format papier A5, 100pages — 12,00 €  monilet@wanadoo.fr

 

 

4 réflexions sur “Livre 6 : Chemins croisés (récit)-2014

  1. Plusieurs avis sont à lire sur amazon. J’ai reçu ce un MP sympa ce matin, à suivre…
    « Bonsoir ! Il faut que je te parle de tes livres que j’ai dévorés en juillet (3) ! Cela fait plusieurs semaines que je me dis qu’il faut que je le fasse et que je ne le fais pas. Je suis impardonnable. Ce que je peux dire, c’est qu’ils sont tous très différents. Je me les remémore et je te fais un petit papier…Bises. (Signé X)
    En tout cas, bravo ! J’ai vraiment aimé ! (Mise en bouche : « tu as su me faire vivre de belles émotions dans Chemins croisés, c’est le texte que j’ai préféré ! c’était vraiment beau !… chemins croisés, c’est vraiment vraiment super !!!
    c’est beau, lyrique, bucolique »)

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