Mon « combat » pour l’édition

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Vous avez dit édition ? Venu à l’écriture il y a 20 ans (ça passe bien vite 🙂 ), j’ai tenté de faire éditer mes productions dès 1999 (16 ans).

Deux éditions à compte d’auteur en 2002 et 2006.

Première édition à compte d’éditeur en 2007.

Environ 380 envois de manuscrits (pour une dizaine de livres), 17 acceptations à compte d’éditeur, des petits éditeurs indépendants.

Aujourd’hui la situation pour mes livres édités, en passe de l’être ou en recherche, est celle-ci :

– Chloé des Lys (B) : 3 livres (papier)
– Clément : 1 livre (numérique, papier à la demande)
– La Rémanence : 1 livre (papier et numérique)
– Hélène Jacob : 1 livre (numérique, papier à la demande)
– Hugues Facorat : 1 livre (papier)

– à paraître : Langlois Cécile : 1 livre (papier et numérique)
– en recherche d’éditeur pour réédition : 1 livre

Un déjà long parcours vers l’édition… 😉 avec un livre édité, puis réédité car l’éditeur avait fait faillite ainsi qu’une édition stoppée par moi pour insatisfaction totale (rupture de contrat).

Interview pour les éditions Hélène Jacob (juillet 2014)

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Qu’est-ce qui vous a donné envie d’écrire et à quand remonte cette passion ?

Un trop plein de vécu, à extérioriser et exorciser, d’une part, et des voyages en train qui m’ont donné d’abord l’envie de lire, puis d’écrire.


Vous écrivez le matin, le soir, la nuit ? Suivez-vous une organisation précise pour planifier vos séances d’écriture ?

Pas d’habitude en ce domaine, c’est l’envie arrivant soudainement qui est déterminante. Je dois vaincre une certaine tendance à la procrastination. :). Je n’écris pas la nuit. Lire la suite « Interview pour les éditions Hélène Jacob (juillet 2014) »

Interview pour le blog Littérature et français d’Emmanuelle Gerber

16 septembre 2014

Claude Colson – Auteur de Aimez-vous la danse

 

  1. Présentez-vous en quelques mots. Homme, 65 ans, professeur d’allemand à la retraite. J’aime la nature, la montagne en particulier ; le bon vin.
  2. Parlez-nous de votre dernier ouvrage. Un roman court qui mêle intrigues sentimentale et policière « Aimez-vous la danse , (Editions Hélène Jacob)
  3. Depuis quand écrivez-vous ? Depuis bientôt 20 ans.
  4. Que vous apporte l’écriture ? La sensation de vivre plus intensément, l’exaltation de donner du sens à la vie. La joie d’ajouter au monde quelque chose qui n’y était pas ; et en poésie celle de « faire du Beau », en tout cas d’essayer.
  5. Dans quelle condition écrivez-vous ? Quand l’envie d’écrire m’envahit, irrépressible.
  6. Quelle est votre source d’inspiration ? La vie, les faits divers, les êtres humains, la nature.
  7. Avez-vous d’autres projets d’écriture ? Je suis en train d’écrire un roman autobiographique sur la recherche de l’identité ; le plus difficile pour moi dans l’écriture est toujours le choix du sujet, bien plus ardu que l’écriture elle-même.
  8. On dit souvent que l’auteur « fait passer un message » : est-ce le cas pour vous ? Si oui quel est ce message ? Je pense que le lecteur le décode plus facilement que l’auteur lui-même.
  9. Si vous deviez changer quelque chose dans votre carrière d’écrivain, ce serait quoi ? Réussir à trouver un plus grand lectorat.
  10. Comment s’est fait le choix de votre maison d’édition ? J’en ai plusieurs ; peu de petites maisons diffusent vraiment. Beaucoup d’amateurisme sur ce marché.

 

Quelques questions sur vous et la lecture

  1. Qui vous a fait aimer la lecture/ l’écriture ? Mes études secondaires.
  2. Quel est votre auteur préféré en dehors de vous-même bien sûr ! ? Cela dépend des « époques » : en ce moment Gisèle Leconte, éditée pour le moment à compte d’auteur, mais qui selon moi mériterait très largement l’édition à compte d’éditeur (qu’elle n’a pas tentée).

  3. Quel type de lecteur êtes-vous ? Paresseux.
  4. Qu’aimez-vous lire ? Les romans contemporains et aussi les textes ou poèmes courts.

 

Quelques questions sur les blogs et tout le reste …

  1. Que pensez-vous des blogs littéraires ? Ils prouvent le grand mérite que quelques uns ont de s’intéresser encore à la littérature.
  2. Que pensez-vous de mon blog en particulier et quel est pour vous l’intérêt de répondre à ce petit questionnaire ? Je connais peu votre blog (oups) ; l’intérêt de ce questionnaire serait de me faire connaître davantage de potentiels lecteurs, de partager une passion commune.
  3. Comment gérez-vous les critiques des lecteurs de blogs qui ne sont pas des spécialistes ? (critique positive et négative) ? Tout est à accepter, le bon et le mauvais, mais ensuite il faut trier et prendre du recul car les critiques vont assez souvent dans des sens opposés, selon les rédacteurs.
  4. Si vous deviez remercier un professeur que vous avez eu : ce serait qui et pourquoi ? Un professeur de fac, paresseux, mais génial.
  5. Que pensez-vous du boom des éditions numériques ? S’ils amènent à développer la lecture aujourd’hui, c’est tant mieux.
  6. Quels conseils donneriez-vous aux jeunes écrivains ? L’humilité, la persévérance et se blinder face aux retours des éditeurs : ce monde, en tout cas celui des « grands » est quasi impénétrable.

 

La parole est à vous : Une dernière phrase ? pensée ? Critique ?

Merci de m’avoir donné l’occasion de cette petite présentation ; c’est très généreux à vous.  Et surtout : vive la littérature, vive la poésie, vive le roman, qui recèle en soi la vie dans son entièreté, d’où son rôle d’école parallèle !

 

 

 

Réflexions sur l’amitié

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Comme vous savez peut-être, c’est un thème qui m’est cher et que j’ai traité dans mon récit Chemins croisés (ed, de la Rémanence- 2014).

Je voudrais aujourd’hui en parler un peu de manière plus générale, avec le recul de mes soixante-cinq printemps (ou six : problème d’intervalle, facile à résoudre mais flemme quand tu me tiens..:) ) et de ma position de pensionné. (non, pas de guerre ; retraité comme l’on dit plus ou moins improprement).

La vie nous amène à côtoyer pas mal de monde et souvent naissent de ces contacts des amitiés, parfois durables, voire très.

Je crois constater cependant que, même celles-là, ont bien du mal à résister à ce qu’on nomme l’épreuve du temps dès lors que l’existence a séparé les amis géographiquement, les entraînant sur d’autres chemins où ils ne se rencontrent plus. Certains s’accommodent aisément de ce « papillonnage », si j’ose employer ce terme bien fort, d’autres un peu moins. Quand la rupture s’est installée, solidement, il ne me paraît pas possible de faire marche arrière et il ne reste plus qu’à faire le deuil de l’ami(e).

Eh oui, les soucis de chacun, le quotidien, le vivre dans l’instant font que l’on oublie les relations antérieures, aussi fortes qu’elles aient été, confinant même quelquefois à une sorte de fraternité.

C’est pour moi un constat, certes un peu amer – car l’amitié est dans cette affaire bel et bien trahie – mais accepté car je tends à penser que c’est-là une évolution quasi inéluctable.

J’aime à en être conscient, douloureusement serein. Pardonnez-moi, je vous prie, ces réflexions à la fois sombres et lucides. Moralité : carpe diem !

 

Cet article est, étonnamment pour moi, consulté de très très nombreuses fois (4485 fois en 2015). À croire que celle valeur manque à beaucoup d’entre nous. J’ai consacré un de mes livres (papier et numérique) à montrer l’importance de cette vertu dans une existence humaine au travers d’un récit de vie personnel ; prolongez, si vous le souhaitez, la réflexion, sous une forme bien différente –  : ici

La marche du monde- 02/2015

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Une connaissance a mis en ligne récemment une vidéo sur les décapitations en série.

Je n’ai pas pu regarder ces images. Il y a quelques années, j’avais tenté de le faire pour une scène du même genre, mais très vite j’avais arrêté la diffusion.

Il m’était insoutenable de voir l’être humain se comporter ainsi. La barbarie en direct…

Pourquoi certains en viennent-ils là ?

On dit : fanatisme, aveuglement, endoctrinement etc. Tout cela est vrai.

N’y a-t-il pas aussi une part de responsabilité, indirecte, de nos sociétés dites évoluées, plus riches, quand 20% de la planète exploite à son profit 80% des ressources ? (nombres indicatifs). Je m’interroge. Prôner les valeurs occidentales et laisser des continents presque entiers à leurs misères… Eh oui, il y a l’auto-détermination. Mais n’est-ce pas aussi bien pratique de l’évoquer ? Et puis, que faire concrètement pour trouver un remède d’ampleur ? Serions-nous prêts à renoncer à une part de nos « avantages », de notre « confort » au nom d’une volonté de rééquilibrage ? Question très difficile.

Deuxième source de réflexion cette semaine : le traitement médiatique des attentats. Je n’ai pu m’empêcher de voir dans ce battage – quelques jours durant, avant que l’actualité ne passe à un autre sujet – une recherche de l’audimat et du sensationnalisme, peu saine. Est-il bien nécessaire de donner un tel écho , même plus ou moins pour un temps, à ces événements, qu’il n’est bien sûr pas question de taire totalement ? N’est-ce pas contreproductif ?

Voilà, aujourd’hui est pour moi jour d’interrogations.

P.S. à partir de samedi je vous laisse quelque temps : RV en mars.

Interview pour les ed. de la Rémanence (06/2014)

 

Voici la sixième interview publiée sur ce blog ; on approche peu à peu de l’époque actuelle, je les rends publiques « à rebours »)

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Qui êtes-vous ?

Je suis à présent à la retraite ; j’étais professeur de lycée, agrégé d’allemand et syndicaliste. Je suis très attaché à mon Nord natal où j’ai vécu près de quatre décennies, à la culture chti. J’ai ensuite résidé en Essonne où je suis toujours aujourd’hui. Je suis plus rat des champs que rat des villes ; j’adore la nature et en particulier la montagne, la randonnée, la lecture, la littérature et le bon vin, ce qui va, autant que faire se peut, avec la bonne chère.

Votre dernier livre, Chemins croisés, vous tient beaucoup à cœur…

En effet ; j’ai récemment été bouleversé par le décès inattendu d’un ami d’enfance. L’autofiction, que j’avais abandonnée depuis 2007/2008 s’est alors imposée à moi afin de lui rendre hommage et en quelque sorte de le faire revivre un peu par la littérature.

Vous vous y attardez longtemps sur vos années d’enfance mais faites défiler l’âge adulte, pourquoi ?

Cela est dû au sujet choisi : de l’âge de 22 ans à celui de 45, Pierre et moi …/ Lire la suite « Interview pour les ed. de la Rémanence (06/2014) »

Interview, dec. 2012, blog « des encres sur le papier »

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Comme annoncé, je reprends la suite des interviews que j’ai données, en avançant peu à peu vers l’époque actuelle ; ceci est la troisième sur ce blog.

Merci à Fabien qui a été à l’initiative de cet cet entretien.

D’où vous est venue cette passion
pour l’écriture ?

D’une reprise durant plusieurs années de la lecture dans des trains (déplacements professionnels) après dix ans de non-lecture. Lecture donc, puis envie d’écriture. Aussi d’un trop-plein de vécu à exorciser,entre autres par la poésie, merveilleux outil d’expression du sentiment.

Quels sont les auteurs qui vous ont inspiré(e) ?
Au début, sans conteste Duras et son écriture blanche.

Parmi tous vos romans, de quels personnages
êtes-vous le plus proche ?

Des héros masculins de mes 3 premiers livres ; forcément, c’est de l’autofiction et non des romans. Dans les romans (un seul édité à l’heure qu’il est, un autre arrive), du personnage masculin du troisième roman, toujours en quête d’éditeur. Lire la suite « Interview, dec. 2012, blog « des encres sur le papier » »

Interview vidéo pour les éditions Chloé des Lys

Elle remonte à avril 2013, effectuée par Bob Boutique, auteur et administrateur de la maison d’édition.

J’y aborde notamment :

– la nature de mes 3 premiers livres édités chez elle, sur la passion amoureuse vécue au masculin.

– ma prédilection pour le genre court, ainsi que l’importance de la poésie.

– le rôle du train dans la genèse de mes écrits.

(qui a abouti en décembre 2014 à la parution d’un recueil « Saisons poétiques en train » – voyages au fil de la vie, poèmes et réflexions – 80 poèmes, 20 textes courts, ed. Hugues Facorat.)

 

 

 

Portrait chinois, sur le blog Book a Blok

Bannière blog book a blok

Juillet 2012 :(je remercie l’administratrice de ce blog).


Portrait chinois de CLAUDE COLSON

 

Si j’étais un écrivain ?

Philippe Claudel, Nancy Huston

Si j’étais un roman pour cet été ?

La délicatesse- David Foenkinos ; lecture légère et agréable,

Si j’étais un héros de littérature ?

Le prince Muichkine de « L’idiot », quelqu’un m’a dit un jour « c’est toi » :), mais je ne sais plus si je l’ai lu…;)

Si j’étais un auteur :

Philippe Cusin, auteur, excellent article de JM Rouart dans Le Monde  avant ses obsèques le 3 nov. 1999.

 Si j’étais la femme idéale ?

Audrey Tautou et son Fabuleux destin…      …/

Lire la suite « Portrait chinois, sur le blog Book a Blok »

« J’écris pour vivre plus intensément », (interview par C. Brunet, 2010)

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Je vais parler ici de mon rapport à l’écriture.

Dans la série des interviews qui m’ont été demandées et que je vous présente à rebours en commençant par les plus anciennes, voici la deuxième, de novembre 2010 pour le blog aloys de Christine BRUNET (je la remercie une fois encore de m’avoir permis de préciser ma démarche).

« Lorsque vous dites à quelqu’un que vous écrivez, après l’inévitable surprise de la première seconde, vous obtenez invariablement la même question : « et ça t’est venu comme ça ? »

L’histoire de l’auteur avec cette « première fois » est toujours différente mais donne toujours la clé pour comprendre son univers… Il est parfois des évidences incontournables qui se construisent au fil du temps, d’autres abruptes qui flirtent avec la pulsion passionnelle de l’instant.

 C’est lors de cette première confrontation à la page vierge que l’auteur tisse son rapport à l’écriture. Douceur, patience, travail ou violence, urgence, besoin… Raison ou déraison ? Moi, je dirai fusion entre certains auteurs et leurs textes…

 C’est ainsi que j’appréhende l’univers créatif de Claude Colson … Pour m’en assurer, j’ai fait comme tout le monde en lui posant la sacro-sainte question : « comment, quand et pourquoi t’es-tu mis à écrire ? » « C.B.

Je suis venu à l’écriture brutalement, il y a 15 ans. Deux éléments ont été déterminants : un changement d’activité professionnelle m’avait amené à faire des trajets quotidiens en train (qui ont une certaine importance dans ma poésie). Cela m’a redonné le goût de la lecture qui se trouvait, alors, mis en veilleuse. J’ai donc lu, lu, lu dans ces trains et à présent j’y écris aussi, mais pas seulement là. Et puis, des aléas de ma vie sentimentale ont fait qu’à un moment j’ai eu besoin de l’exutoire de l’écrit.

« Mes premiers mots d’auteur (dans Saisons d’une passion, début du livre) : il souffrait, il décida d’écrire. » raconte Claude Colson.

Je suis donc venu à l’écriture par l’autofiction et ai trois livres de ce genre à mon actif.

Depuis je n’ai jamais cessé d’écrire ; plus ou moins selon les époques.

J’écris au stylo, pour l’indispensable sensualité de cet acte, et retranscris ensuite à l’ordi (même ce texte pour toi ;  je sais, c’est du boulot, mais je n’imagine pas d’écrire autrement).

                                                                                                                                          aloyst (363x139) (363x139)

 Comme je le comprends même si, aujourd’hui, pour moi, le clavier a remplacé ma plume… Il y a cette sensation spéciale du papier sous la main, du stylo qui court sur la surface blanche et comble le vide peu à peu…Tu mélanges les genres dans tes textes : que t’apporte chaque style ?

Ce qui me vient le plus facilement, c’est l’expression d’un ressenti personnel, et assez souvent c’est sous forme poétique, notamment les temps forts. J’ai coutume de dire que c’est par paresse : pas besoin de se décarcasser à trouver un sujet, il est en moi ! En écriture, la recherche d’un thème a toujours été ma plus grande difficulté. Dès que j’ai couché une ligne sur le papier le reste suit.

Le poème est aussi une forme en soi achevée et….courte (pour le paresseux que je suis).

Le journal permet aussi, plus simplement peut-être, l’écriture de soi, et le récit permet de relater l’événementiel ( je distingue schématiquement) : voilà peut-être pourquoi j’ai dans les trois livres mêlés les trois genres (cette décision est venue après-coup) qui s’éclairent mutuellement dans la narration d’un vécu qui n’a d’intérêt que s’il parvient à toucher à l’universel.

Alors, pourquoi j’écris ?

Pour vivre plus intensément. Je mêle sans cesse la vie réelle et son expression littéraire. Je trouve que l’écriture booste la vie, qu’elle lui donne aussi un contenu qui me paraît souvent plus important que les éléments du réel. Ce mélange a été qualifié par une de mes relations d’attitude proustienne (Je précise que j’ai lu Proust et que généralement il m’ennuie !!)

 Peut-on parler d’une évolution de ton écriture au fil des textes et du temps ?

Je crois qu’une écriture évolue nécessairement avec l’évolution de l’auteur, surtout les écritures comme les miennes, qui restent assez fortement déterminées par le vécu, notamment en poésie où j’écris pour DIRE une émotion ou une croyance, dire parfois le non-dit social.

On ne peut essayer de faire partager son dire, d’universaliser une expérience, qu’au prix d’une sincérité absolue (ou quasi)…

Une évolution dans tes recherches de forme ?

Je pense avoir épuisé mes recherches en écriture d’autofiction.

Dans mes trois livres, j’ai successivement fait parallèlement des recherches de forme (mais là aussi, c’est venu après le jaillissement premier de l’écriture) : Saisons d’une passion est un récit linéaire (une flèche),Léna, une rencontre, une spirale (reprise obsessionnelle du thème), et le dernier, Toi-Nous a une construction en dents de scie – avec mélange intégral et permanent des trois genres, contrairement aux deux autres livres où ces genres occupent des parties séparées – pour rendre compte d’une folle histoire d’amour fou avec vingt-quatre ruptures.

J’ai très longtemps pensé que j’avais un problème avec l’écriture de fiction, que je n’avais aucune imagination pour cela. Puis je me suis battu, j’ai commencé – assez récemment, enfin depuis quelques années quand même – par quelques exercices d’écriture sur un thème imposé. J’ai pu alors écrire quelques nouvelles (brèves) et, depuis 2007, j’ai tenté l’écriture romanesque de fiction. J’ai écrit deux textes , non encore publiés, un roman court environ 115 pages de livre et une novella d’environ 85 pages.

J’ai cependant encore l’impression que cette capacité à écrire de la fiction est fragile. (Depuis un peu plus d’un an d’ailleurs, je fais une pause dans cette activité, me contentant de textes très courts en prose ou plus souvent des poésies, car c’est impossible de cesser totalement d’écrire. Quand je vis des choses fortes, ma poésie est sensuelle, sensitive ; sinon elle est plus réflexive.)

Pour y parvenir je m’étais astreint à faire un plan, semi-précis, mais j’en ai eu assez vite assez et je me suis jeté assez tôt dans l’écriture du roman. Là j’ai eu la surprise de voir parfois l’histoire s’auto-créer, les personnages vivre leur vie et me faire ajouter des chapitres à ceux que j’avais prévus. Ces interactions entre mon projet et l’écrit sont exaltantes et créatrices.

 Peut-on dire qu’aujourd’hui, cette écriture-besoin est plus raisonnée ? qu’elle évolue en même temps que toi ?

Oui, l’écriture du besoin pur est plus raisonnée – mais j’ai toujours mêlé à elle la tentation de l’esthétique. Aujourd’hui l’écriture est plus nourrie de l’envie d’écrire elle-même, mais il y a encore cette volonté du DIRE dont je parlais. Le but étant d’atteindre, si possible, l’adéquation parfaite entre une chose à exprimer et son expression.

Plus de travail aujourd’hui ?

Oui, mais  le plus gros est effectué au moment de la création: aurais-je l’immodestie de dire que j’ai à ce moment-là une certaine facilité (une fois le thème trouvé, ce qui est mon calvaire) et que l’accouchement d’un poème est assez rapide. J’ai parfois essayé de retravailler après-coup mais j’ai abouti à un ensemble plus froid (en poésie, trop intellectualisé).

Je crois beaucoup à la force du jaillissement premier et de l’émotion. Chez moi, une ligne posée appelle d’elle-même la suivante
En fiction, bien sûr il y a un important travail préparatoire (recherches, plan etc.). Retouches à la relecture, aux relectures, mais ce ne sont que des retouches, généralement non essentielles.

Il va falloir que j’accentue cet aspect travail si je veux arriver à produire des textes plus longs (mon record 115 pages). Mais peut-être suis-je fait pour le texte court ??????

 Mais ne crois-tu pas que le travail efface le côté fusionnel de l’auteur avec son texte ?

J’ai commencé à écrire sous l’impulsion de la passion amoureuse. Je me suis « un peu » distancié de cette dernière et l’ai transposée, sans doute pour partie, sur la passion de l’écriture…

 Un transfert… Une évolution… Mais la passion est toujours là. Passion créatrice, voilà le titre de mon blog… Un titre qui en a fait sourire plus d’un… Pourtant… La passion est le moteur du processus de création. Elle est le lien étrange qui unit l’écrivain et son texte. Révélation tardive ou besoin précoce, elle est toujours le résultat d’un parcours personnel.

 Il y a autant de façon d’écrire qu’il y a d’auteurs. Quelques uns utilisent leur récit comme un laboratoire linguistique… Certains restent spectateurs de leur œuvre pour en maîtriser le courant, ou, au contraire, se laissent aller au fil des lignes et des événements qu’ils imaginent.

Il en est, enfin, qui ont un rapport fusionnel avec l’écriture qui devient alors le reflet d’un état d’âme, d’une tension personnelle… (23/11/2010).

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Voilà, vous en savez un tout petit peu plus sur mon écriture.