Comme un changement (poésie)

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L’automne, à sa lisière,

Rampe vers nous, tel une prière.

Avec ses dehors précautionneux

On le discerne encore bien peu.

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Aux clôtures des champs le roux du pampre

Nous cligne des yeux, haut sur sa hampe.

Le soleil, à cette heure, fait défaut ;

Lumière est mise sous le boisseau.

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Aux chaumes un corbeau picore les graines,

Engrange provende pour jours de haine.

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Le ciel entier est gris ouateux,

Sauf tout là-bas, au beau milieu,

Où la jolie trouée bleue,

Immense œil malicieux,

Veut comme nous rappeler…

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Qu’Été vient de nous quitter.

Podcast de la chronique de « Saisons poétiques en train »

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Merci à Odile Lecouteux, écrivain, et à Radio Culture Dijon qui m’ont offert ce matin une minute trente de chronique de mes Saisons poétiques en train, éditions Hugues Facorat.(réédité depuis aux associations Bernardiennes )

Le podcast

Lac automnal (poésie)

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Le lac ; encore en majesté.

Automne approche, et il le sait.

Le vent rebelle pousse ses risées,

Force le saule à venir l’eau caresser.

Les branches s’inclinent, plongent , frôlent,

Remontent, dansant danse saccadée.

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Bientôt 15 heures, le lieu est désert ;

Tous sont au travail occupés.

Le retraité jouit de l’heure

Pour à nouveau la beauté contempler. Lire la suite « Lac automnal (poésie) »

Café littéraire

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Si ce vendredi 11 septembre vous êtes du côté de Brétigny sur Orge (91), 20 heures, office du Tourisme,passez écouter cette présentation de mon recueil de poésies (surtout) et réflexions « Saisons poétiques en train, voyages au fil de la vie ».

Je laisse Gisèle Leconte, auteur , vous le présenter :
 » Tout banlieusard en sait long sur la grisaille du RER, ses odeurs de fer rouillé et de salissures, ses ensommeillements du petit matin, ses lassitudes du soir, ses moiteurs exécrables, tout banlieusard connaît cette locomotion fort peu encline à la contemplation et à l’extase. Pourtant, Claude Colson, le poète au cœur tendre et au regard en éveil, transforme nos allers-retours quotidiens, en une balade colorée, suave et sensuelle,
Voyage entre l’au-dehors de derrière la vitre qui renvoie l’écho normatif de l’agitation des saisons et l’épicentre en interne des voitures, où chacun semblable à l’Autre, se recroqueville,en face à face. Les vies, les rêves, les sentiments, les émotions, de ces Autres que l’on reconnaît au fil des stations sans se connaître jamais…Mais toujours la beauté présente !
Ce recueil est magnifique de sensibilité, de réalisme, tout voyageur de RER s’y reconnaîtra !
C’est un très beau recueil à découvrir . « 

La mare, aux deux tiers de l’été (poésie)

la mare automne

19 ème opus de ma série « La Mare » sur atramenta.net

 http://www.atramenta.net/collections/la-mare/1578-913

Depuis longtemps, paisible, elle m’attend.

Ce jour – pourquoi ? – j’ai perçu l’appel.

À ma gauche, à son bord, bruit la cascatelle ;

L’oreille est charmée par ce doux son constant.

Lire la suite « La mare, aux deux tiers de l’été (poésie) »

La mare en fin de printemps (poésie)

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(Parmi les 18 poèmes de ma collection « La Mare », sur atramenta.net)

 

Ce jour règne ici temps clément,

Il faut descendre à la mare un moment !

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L’air est doux, embaumant,

Le parfum de la brise, grisant.

La tiédeur détend corps et pensées,

Donne, lascive, l’envie de s’attarder.

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Rond, le bassin semble peu profond,

Un rai lumineux en révèle le fond

Tout marron : artifice ou alluvions ?

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C’est la teinte chaude, mystérieuse

Des bouteilles de vin aux années glorieuses

D’une mienne jeunesse, oubliée, étonnante,

Située au détour de quelque année cinquante.

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Pépiement d’oiseaux, calme absolu,

Voici la paix bientôt revenue.

Des poules d’eau, en famille, avec poussins

Quêtent un subside à la bordure blanc-chagrin.

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Des feuilles dérivent lentement,

Portées par le maigre courant,

Rien ne trouble là la quiétude.

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L’Humain s’est abstenu, sans habitude,

De venir, en ce milieu d’après-midi.

J’en suis heureux car bien lui en a pris :

C’est jouissance qu’ici priser la vie.

Première, brute et sans chichi.

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C’est miracle, ô surprise,

Manière d’idylle dans la ville !

Jour de grâce (poésie)

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JOUR DE GRÂCE

 

Aux marches de l’été,
Au point de cette journée
Mutin le soleil
Invite au gai lever.

Lire la suite « Jour de grâce (poésie) »

Extrait de « Saisons poétiques en train »

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 Hugues Facorat Édition a édité, fin décembre 2014, ce livre (réédité depuis aux associations Bernardiennes ) qui comporte environ 20 % de ces petits textes réflexifs, le reste étant des poèmes en vers libres ; tous textes consacrés aux voyages en train. (13 euros)

VOYAGES (suite)

 

Retour de vacances et reprise.

Reprise de train aussi. Le temps est maussade et même si l’on constate une clarté  plus forte qu’il y a quelques jours, l’humidité n’est pas loin. Pas huit heures encore…
Pour démentir mon propos un rayon de soleil vient frapper ma joue alors que je suis penché sur ma feuille.

Je lève les yeux et perçois à ma droite les bâtiments : immeubles, chapelle, pavillons, tous enveloppés d’une lumière jaunâtre. Lire la suite « Extrait de « Saisons poétiques en train » »

Un poème de « Saisons poétiques en train »

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Fin avril, le magazine la vie du rail m’a fait un petit article sur ce livre paru fin 2014 chez Hugues Facorat Éditeur (réédité depuis aux associations Bernardiennes ) . Je vous le copierai ci-après.

Faute de place, la vie du rail n’a cité qu’une partie de ce texte. je vous le livre ici, d’abord, dans sa totalité :

FANTAISIE FERROVIAIRE EN TOUTE FIN DE NUIT

Tüüü t, …non, plus sombre,
Tooont…et le wagon s’ébranle.
Bruits de glissement, continus, sans nombre.
Boggies qui crient : tonkoon..tonkoon…, ensemble.
Le sifflement s’accélère
des rails qui prolifèrent.
Plus aigu au passage des aiguilles,
de nouveau aspiré, intérieur : il vrille.

Clac, derrière ma banquette, à présent inoccupé,
brusquement un strapontin s’est relevé.
Des voix grondent un peu en ce lieu,
étouffées… des jeunes au parler-banlieue.
Ça crisse un peu, soudain ça claque sec,
c’était l’arrêt, les portes s’écartent : tek !

Tac, tac tac, tac…talons de bottes mesure marquent,
des dames ont trouvé places qui parquent.
Tooot…ça file à nouveau vers plus tard,
les gens du train sont en retard.

Et pour qui ouït la vie est ainsi faite
de bruits divers que l’on oublie,
sauf moi aujourd’hui, et pourquoi oui ?

Allons, allons, comme chacun reprends donc ta mallette,
Dieu, dit-on, t’a sous sa houlette !

Lire la suite « Un poème de « Saisons poétiques en train » »

Les Mains (poème primé)

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Voici l’un de mes poèmes fétiches.

 

 

 

 

LES MAINS

Hiver,
Dans le train deux amants, privés, clandestins.
De suite deux mains se dévêtent, s’étreignent, puis – plus calmes – se frôlent,
L’une découvrant l’autre, appliquées, étonnées de sentir
L’arête d’un ongle ou le contour d’un doigt.
Doigts qui tous s’écartent pour jouir d’une douceur pénétrée, pénétrante ;
Une paume reçoit le friselis d’une caresse, tandis qu’elle se love contre l’autre,
Surprise d’être deux.

Et pendant que le train file,
Elles incantent, fragiles,
La permanence de l’unité,
L’ivresse du désir.

 

Écrit à la fin du siècle dernier, 🙂  , édité en 2002, réédité dans Saisons d’une passion, éditions Chloé des Lys- 2009,  ce poème en prose a obtenu le premier prix du jury du concours organisé à Ath (B) par la Bibliothèque Jean de la Fontaine , à l’occasion du printemps des poètes 2012.