Mi-septembre à la mare (poésie)

90 ième pièce poétique de ma collection « La mare »

 

Mare à nouveau par moi bien négligée

Tu es, ce jour, enfin en joie retrouvée.

Ta verte livrée un peu feuilles-jonchée

Leurre canes et canetons affamés.

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Ils criaillent, en quête de pitance,

Tournent, virent, comme sied à leur engeance.

À l’autre rive, toute proche, en déshérence le ponton

Démonté dresse encore ses piliers d’abandon.

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Naguère, jeunes mariés aimaient s’y faire photographier,

Dominant le plan, tout ceints de frondaisons.

Leurs silhouettes enlacées, virtuelles

Hantent ce lieu mémoriel

Pour m’adresser mine de salut fraternel.

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Voyez comme les amoureux de la place se lancent en confiance

D’invisibles signes de connivence.

Le soleil incendiaire des derniers jours a fui

Et c’est fraîcheur, plaisir, bonheur.

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On se plaît à ici jouir de la vie,

Retrouver la paix, l’équanimité, l’envie !

Impressions de la mare en canicule (poésie)

La taie grise sur tes eaux

Aperçue l’autre jour

N’a pas gagné la mienne rive,

S’est cependant étendue sur le plan.

 

Ce sont pollens que vent apporte (;)

Et ils te teignent ; t’es comme morte.

Mais la vie en canetons se réfugie

Qui trouent le voile, en nage lente.

 

Pour deux dans l’eau, courageux,

Ce sont quatorze sur la berge

Qui, immobiles, contemplent les deux frères,

Accablés par chaleur déjà forte.

 

Dans l’enclos, tout près,

Enfants admirent chèvres et boucs

Et moi, au banc ombragé,

Je médite la tranquillité

D’un lieu privilégié

Qui, un jour, croisa ma route.

La Mare, toujours en poésie

88 ième pièce de ma collection « La Mare »

Mare en juillet délaissée

Une nécessité de marcher,

En douleur, modérée,

M’a cette fois éloigné de toi

Pour me conduire au lac de joie

Qui autrefois, un peu, m’inspira.

 

 

Bien plus vaste, énorme en regard de toi,

Il ne fait malgré tout plus le poids.

Ses eaux couvertes de pollens

M’évoquent celles que j’aime

Et que, même resserrées,

D’un regard immobile on peut embrasser.

 

Comme la tienne, toutefois,

Sa paix me fait émoi.

Comme avec toi, face à lui je médite

Cette sérénité qui tout à coup m’habite.

 

Là, c’est un héron qui rase les eaux ;

Deux cygnes blancs nagent tranquilles, en écho.

Sur un îlot des canards s’ébrouent,

Me rappellent ton île au gazon doux.

 

Tout près de lui pourtant,

Je lui suis infidèle, à mon corps défendant,

Car c’est encore à toi que je pense ;

Toi qui viens ici rompre mon silence.

 

 

Ma mare en juin (poésie)

 

(87 ième pièce poétique de ma collection « La Mare »

https://www.atramenta.net/collections/la-mare/1578-913 )

 

Ma mare en juin 

 

De chez moi, descendant vers toi,

J’ai pressé le pas, pressentant la joie.

L’air vif du matin je hume,

Encadrant bellement le rendez-vous de plume.

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Oui, je t’ai quelque temps négligée,

Sans raison ; sûrement l’envie m’a manqué

Car c’est fini aujourd’hui,

Nous nous retrouvons amis

Et l’heur de notre complicité

Me donne un pré-sourire d’été,

Tout remords dissipé.

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Dans le soleil timide, tes eaux semblent marron,

Reflétant le limon de ton fond.

Canes, canards et canetons partagent ma joie :

Ils nageotent, zigzaguent de-ci-de là,

Au gré des miettes qu’un couple, au banc, leur jette.

Des enfants admirent les pigeons malins

Qui, ravis, s’invitent au festin.

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Au loin, sous les arbres des berges,

L’eau se couvre d’une taie grisâtre

Fermant partiellement le plan-œil

Qui, heureux, m’adresse ce clin d’œil.

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Le tue-tête des oiseaux souligne la fête.

Il se nourrit de peu le bonheur franc :

Une toute petite mare et un banc !

Févri-mare

84  ième pièce poétique sur cette mare : ici https://www.atramenta.net/collections/la-mare/1578-913

FÉVRI-MARE

Me pardonneras-tu, ma mare,

D’ainsi t’avoir, un temps, négligée ?

Un si long temps, diras-tu !

L’essentiel sont les retrouvailles, en art,

Le travail-joie qui te sait gré

D’être toi car te décrire n’est pas ardu. Lire la suite « Févri-mare »

Aimer la montagne

Si je m’interroge pour apprécier d’où me vient ce goût, cette presque passion, j’essaie de rassembler des sensations diffuses, des bribes de pensées, fugaces.

Certes, j’ai toujours préféré la nature en général à la ville, l’authentique face à l ’artifice. C’est le donné, l’existant, qui s’oppose à la construction des hommes, à la limite.

La nature, s’est déjà une certaine immensité dès que l’on plonge le regard vers un paysage de campagne, de forêt et, plus encore, d’océan. L’œil va plus loin et chez moi, il s’émerveille.

Mais la montagne, hiver ou été, c’est le gigantesque, la force tranquille —  ou pas — qui nous ramène à notre propre petitesse, à une certaine dérision de notre existence. Lire la suite « Aimer la montagne »

La Mare, la vie (poésie)

 

Inlassable, le bruyant ruisseau

Descend, en degrés, la cascatelle.

Ses remous, argentés cerceaux,

Se figent sitôt au plan rebelle.

 

Il pare, de son immobilité, l’assaut

Car sa masse, impavide, l’emporte

Sur l’importun, modeste vibrato,

Qu’ici fougue inconsciente porte. Lire la suite « La Mare, la vie (poésie) »

Fin août la mare encore (poésie)

Fin août, la mare encore

 

Des mois qu’elle m’attendait.

Soleil absent, lumière filtrée.

Tout, ce jour-ci, est tamisé ;

La voici, avec d’autres attraits.

 

Comme chaque année, en cette saison Lire la suite « Fin août la mare encore (poésie) »

Mini-suite haut-jurassienne

Mini-suite haut-jurassienne.

Dimanche :

Séjour de vacances dans une vieille ferme comtoise, près de la frontière suisse. La journée fut torride, 30°. Le soir venu, nous cherchons la fraîche, à l’ombre devant la demeure. Sur le pré : une table et quelques chaises qui invitent à ce moment de repos. Une agréable petite brise vient nous rafraîchir. Le feuilles du bouleau bruissent gaiement. Les alpages sont encore inondés d’un soleil généreux. Lire la suite « Mini-suite haut-jurassienne »

Amorce de changement sur la mare

Avril, cette fois, s’affiché été.

Au banc, je grille, manches relevées.

L’air est immobile et chaud,

Je desserre le foulard ; de chaleur, trop.

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La mare a des eaux verdâtres-marron,

Ce n’est pas triste nonobstant le ton.

Au bord du bassin une cane surveille ses petits,

Boules de plumes nageotant autour, à l’envi.

Presque aucun bruit ne rompt de silence,

En paix, elle contemple son engeance.

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D’autres canards , par couple, à peine bougent,

Femelles grises, mâles aux pattes rouges.

Joyeuses, les premières trilles s’élèvent,

Célébrant belle saison, fille d’Ève.

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Même on n’entend le murmure de la source,

C’est le grand calme : ici je me ressource.

(21/04/2022)