84 ième pièce poétique sur cette mare : ici https://www.atramenta.net/collections/la-mare/1578-913
FÉVRI-MARE
Me pardonneras-tu, ma mare,
D’ainsi t’avoir, un temps, négligée ?
Un si long temps, diras-tu !
L’essentiel sont les retrouvailles, en art,
Le travail-joie qui te sait gré
D’être toi car te décrire n’est pas ardu.
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Soleil froid, aveuglant, illumine
Les restes de ta joliesse, ta presque mauvaise mine.
Il faut savoir les dénicher
Sous les feuillages pourrissants qui te ceignent,
Les arbres, à ton pourtour, dénudés,
Le gazon chétif ; couleurs sombres qui craignent.
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Derrière ce déguisement de misère
J’entrevois ta splendeur de naguère.
L’eau calme incite au recueillement,
La lumière, à contre-jour, t’habille de strass
Dont j’apprécie et la beauté et la grâce.
Tu es toujours simplement toi, bellement.
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Et, partant, tu me fais moi,
Éprouvant ici joie de roi.
Une cane et son mâle,
Voguant de conserve,
S’en viennent me saluer, cancan en verve,
Pour stimuler ma tâche : te décrire vaille que vaille.
(14/02/2023)