À l’entame de la seconde décade
De mars, le chemin vers la mare.
Disparus les crocus et leur mauve peu fade,
Bonjour les narcisses au jaune fort fanfare.
La fraîcheur intense encore en cette fin matin
Sait qu’elle livre ses derniers combats.
Les oiseaux pépient avec entrain
Contre un hiver qui faiblement se bat.
La mare enfin livre ses eaux calmes
À son fidèle amant quasi ébloui
Par sa beauté que griffent ici canards de leurs palmes,
S’agitant un peu au sortir du repos de la nuit.
Une corneille noire s’en est venue
Grapiller les miettes généreusement jetées
Par un promeneur ici égaré,
Partageant avec moi cette petite immensité.
Avant, apaisé, de m’en retourner,
J’admire toujours le manteau tacheté
Que ma mare, ce jour, revêt,
Manteau de pollens et de lichens fait,
Pour m’offrir une symphonie en vert
Qui de l’espoir annonce l’ère.
D’ailleurs, à mon départ, le soleil revenu
D’un coquin clin d’œil me salue.