Interview pour le blog Littérature et français d’Emmanuelle Gerber

16 septembre 2014

Claude Colson – Auteur de Aimez-vous la danse

 

  1. Présentez-vous en quelques mots. Homme, 65 ans, professeur d’allemand à la retraite. J’aime la nature, la montagne en particulier ; le bon vin.
  2. Parlez-nous de votre dernier ouvrage. Un roman court qui mêle intrigues sentimentale et policière « Aimez-vous la danse , (Editions Hélène Jacob)
  3. Depuis quand écrivez-vous ? Depuis bientôt 20 ans.
  4. Que vous apporte l’écriture ? La sensation de vivre plus intensément, l’exaltation de donner du sens à la vie. La joie d’ajouter au monde quelque chose qui n’y était pas ; et en poésie celle de « faire du Beau », en tout cas d’essayer.
  5. Dans quelle condition écrivez-vous ? Quand l’envie d’écrire m’envahit, irrépressible.
  6. Quelle est votre source d’inspiration ? La vie, les faits divers, les êtres humains, la nature.
  7. Avez-vous d’autres projets d’écriture ? Je suis en train d’écrire un roman autobiographique sur la recherche de l’identité ; le plus difficile pour moi dans l’écriture est toujours le choix du sujet, bien plus ardu que l’écriture elle-même.
  8. On dit souvent que l’auteur « fait passer un message » : est-ce le cas pour vous ? Si oui quel est ce message ? Je pense que le lecteur le décode plus facilement que l’auteur lui-même.
  9. Si vous deviez changer quelque chose dans votre carrière d’écrivain, ce serait quoi ? Réussir à trouver un plus grand lectorat.
  10. Comment s’est fait le choix de votre maison d’édition ? J’en ai plusieurs ; peu de petites maisons diffusent vraiment. Beaucoup d’amateurisme sur ce marché.

 

Quelques questions sur vous et la lecture

  1. Qui vous a fait aimer la lecture/ l’écriture ? Mes études secondaires.
  2. Quel est votre auteur préféré en dehors de vous-même bien sûr ! ? Cela dépend des « époques » : en ce moment Gisèle Leconte, éditée pour le moment à compte d’auteur, mais qui selon moi mériterait très largement l’édition à compte d’éditeur (qu’elle n’a pas tentée).

  3. Quel type de lecteur êtes-vous ? Paresseux.
  4. Qu’aimez-vous lire ? Les romans contemporains et aussi les textes ou poèmes courts.

 

Quelques questions sur les blogs et tout le reste …

  1. Que pensez-vous des blogs littéraires ? Ils prouvent le grand mérite que quelques uns ont de s’intéresser encore à la littérature.
  2. Que pensez-vous de mon blog en particulier et quel est pour vous l’intérêt de répondre à ce petit questionnaire ? Je connais peu votre blog (oups) ; l’intérêt de ce questionnaire serait de me faire connaître davantage de potentiels lecteurs, de partager une passion commune.
  3. Comment gérez-vous les critiques des lecteurs de blogs qui ne sont pas des spécialistes ? (critique positive et négative) ? Tout est à accepter, le bon et le mauvais, mais ensuite il faut trier et prendre du recul car les critiques vont assez souvent dans des sens opposés, selon les rédacteurs.
  4. Si vous deviez remercier un professeur que vous avez eu : ce serait qui et pourquoi ? Un professeur de fac, paresseux, mais génial.
  5. Que pensez-vous du boom des éditions numériques ? S’ils amènent à développer la lecture aujourd’hui, c’est tant mieux.
  6. Quels conseils donneriez-vous aux jeunes écrivains ? L’humilité, la persévérance et se blinder face aux retours des éditeurs : ce monde, en tout cas celui des « grands » est quasi impénétrable.

 

La parole est à vous : Une dernière phrase ? pensée ? Critique ?

Merci de m’avoir donné l’occasion de cette petite présentation ; c’est très généreux à vous.  Et surtout : vive la littérature, vive la poésie, vive le roman, qui recèle en soi la vie dans son entièreté, d’où son rôle d’école parallèle !

 

 

 

Interview, dec. 2012, blog « des encres sur le papier »

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Comme annoncé, je reprends la suite des interviews que j’ai données, en avançant peu à peu vers l’époque actuelle ; ceci est la troisième sur ce blog.

Merci à Fabien qui a été à l’initiative de cet cet entretien.

D’où vous est venue cette passion
pour l’écriture ?

D’une reprise durant plusieurs années de la lecture dans des trains (déplacements professionnels) après dix ans de non-lecture. Lecture donc, puis envie d’écriture. Aussi d’un trop-plein de vécu à exorciser,entre autres par la poésie, merveilleux outil d’expression du sentiment.

Quels sont les auteurs qui vous ont inspiré(e) ?
Au début, sans conteste Duras et son écriture blanche.

Parmi tous vos romans, de quels personnages
êtes-vous le plus proche ?

Des héros masculins de mes 3 premiers livres ; forcément, c’est de l’autofiction et non des romans. Dans les romans (un seul édité à l’heure qu’il est, un autre arrive), du personnage masculin du troisième roman, toujours en quête d’éditeur. Lire la suite « Interview, dec. 2012, blog « des encres sur le papier » »

Interview vidéo pour les éditions Chloé des Lys

Elle remonte à avril 2013, effectuée par Bob Boutique, auteur et administrateur de la maison d’édition.

J’y aborde notamment :

– la nature de mes 3 premiers livres édités chez elle, sur la passion amoureuse vécue au masculin.

– ma prédilection pour le genre court, ainsi que l’importance de la poésie.

– le rôle du train dans la genèse de mes écrits.

(qui a abouti en décembre 2014 à la parution d’un recueil « Saisons poétiques en train » – voyages au fil de la vie, poèmes et réflexions – 80 poèmes, 20 textes courts, ed. Hugues Facorat.)

 

 

 

« J’écris pour vivre plus intensément », (interview par C. Brunet, 2010)

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Je vais parler ici de mon rapport à l’écriture.

Dans la série des interviews qui m’ont été demandées et que je vous présente à rebours en commençant par les plus anciennes, voici la deuxième, de novembre 2010 pour le blog aloys de Christine BRUNET (je la remercie une fois encore de m’avoir permis de préciser ma démarche).

« Lorsque vous dites à quelqu’un que vous écrivez, après l’inévitable surprise de la première seconde, vous obtenez invariablement la même question : « et ça t’est venu comme ça ? »

L’histoire de l’auteur avec cette « première fois » est toujours différente mais donne toujours la clé pour comprendre son univers… Il est parfois des évidences incontournables qui se construisent au fil du temps, d’autres abruptes qui flirtent avec la pulsion passionnelle de l’instant.

 C’est lors de cette première confrontation à la page vierge que l’auteur tisse son rapport à l’écriture. Douceur, patience, travail ou violence, urgence, besoin… Raison ou déraison ? Moi, je dirai fusion entre certains auteurs et leurs textes…

 C’est ainsi que j’appréhende l’univers créatif de Claude Colson … Pour m’en assurer, j’ai fait comme tout le monde en lui posant la sacro-sainte question : « comment, quand et pourquoi t’es-tu mis à écrire ? » « C.B.

Je suis venu à l’écriture brutalement, il y a 15 ans. Deux éléments ont été déterminants : un changement d’activité professionnelle m’avait amené à faire des trajets quotidiens en train (qui ont une certaine importance dans ma poésie). Cela m’a redonné le goût de la lecture qui se trouvait, alors, mis en veilleuse. J’ai donc lu, lu, lu dans ces trains et à présent j’y écris aussi, mais pas seulement là. Et puis, des aléas de ma vie sentimentale ont fait qu’à un moment j’ai eu besoin de l’exutoire de l’écrit.

« Mes premiers mots d’auteur (dans Saisons d’une passion, début du livre) : il souffrait, il décida d’écrire. » raconte Claude Colson.

Je suis donc venu à l’écriture par l’autofiction et ai trois livres de ce genre à mon actif.

Depuis je n’ai jamais cessé d’écrire ; plus ou moins selon les époques.

J’écris au stylo, pour l’indispensable sensualité de cet acte, et retranscris ensuite à l’ordi (même ce texte pour toi ;  je sais, c’est du boulot, mais je n’imagine pas d’écrire autrement).

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 Comme je le comprends même si, aujourd’hui, pour moi, le clavier a remplacé ma plume… Il y a cette sensation spéciale du papier sous la main, du stylo qui court sur la surface blanche et comble le vide peu à peu…Tu mélanges les genres dans tes textes : que t’apporte chaque style ?

Ce qui me vient le plus facilement, c’est l’expression d’un ressenti personnel, et assez souvent c’est sous forme poétique, notamment les temps forts. J’ai coutume de dire que c’est par paresse : pas besoin de se décarcasser à trouver un sujet, il est en moi ! En écriture, la recherche d’un thème a toujours été ma plus grande difficulté. Dès que j’ai couché une ligne sur le papier le reste suit.

Le poème est aussi une forme en soi achevée et….courte (pour le paresseux que je suis).

Le journal permet aussi, plus simplement peut-être, l’écriture de soi, et le récit permet de relater l’événementiel ( je distingue schématiquement) : voilà peut-être pourquoi j’ai dans les trois livres mêlés les trois genres (cette décision est venue après-coup) qui s’éclairent mutuellement dans la narration d’un vécu qui n’a d’intérêt que s’il parvient à toucher à l’universel.

Alors, pourquoi j’écris ?

Pour vivre plus intensément. Je mêle sans cesse la vie réelle et son expression littéraire. Je trouve que l’écriture booste la vie, qu’elle lui donne aussi un contenu qui me paraît souvent plus important que les éléments du réel. Ce mélange a été qualifié par une de mes relations d’attitude proustienne (Je précise que j’ai lu Proust et que généralement il m’ennuie !!)

 Peut-on parler d’une évolution de ton écriture au fil des textes et du temps ?

Je crois qu’une écriture évolue nécessairement avec l’évolution de l’auteur, surtout les écritures comme les miennes, qui restent assez fortement déterminées par le vécu, notamment en poésie où j’écris pour DIRE une émotion ou une croyance, dire parfois le non-dit social.

On ne peut essayer de faire partager son dire, d’universaliser une expérience, qu’au prix d’une sincérité absolue (ou quasi)…

Une évolution dans tes recherches de forme ?

Je pense avoir épuisé mes recherches en écriture d’autofiction.

Dans mes trois livres, j’ai successivement fait parallèlement des recherches de forme (mais là aussi, c’est venu après le jaillissement premier de l’écriture) : Saisons d’une passion est un récit linéaire (une flèche),Léna, une rencontre, une spirale (reprise obsessionnelle du thème), et le dernier, Toi-Nous a une construction en dents de scie – avec mélange intégral et permanent des trois genres, contrairement aux deux autres livres où ces genres occupent des parties séparées – pour rendre compte d’une folle histoire d’amour fou avec vingt-quatre ruptures.

J’ai très longtemps pensé que j’avais un problème avec l’écriture de fiction, que je n’avais aucune imagination pour cela. Puis je me suis battu, j’ai commencé – assez récemment, enfin depuis quelques années quand même – par quelques exercices d’écriture sur un thème imposé. J’ai pu alors écrire quelques nouvelles (brèves) et, depuis 2007, j’ai tenté l’écriture romanesque de fiction. J’ai écrit deux textes , non encore publiés, un roman court environ 115 pages de livre et une novella d’environ 85 pages.

J’ai cependant encore l’impression que cette capacité à écrire de la fiction est fragile. (Depuis un peu plus d’un an d’ailleurs, je fais une pause dans cette activité, me contentant de textes très courts en prose ou plus souvent des poésies, car c’est impossible de cesser totalement d’écrire. Quand je vis des choses fortes, ma poésie est sensuelle, sensitive ; sinon elle est plus réflexive.)

Pour y parvenir je m’étais astreint à faire un plan, semi-précis, mais j’en ai eu assez vite assez et je me suis jeté assez tôt dans l’écriture du roman. Là j’ai eu la surprise de voir parfois l’histoire s’auto-créer, les personnages vivre leur vie et me faire ajouter des chapitres à ceux que j’avais prévus. Ces interactions entre mon projet et l’écrit sont exaltantes et créatrices.

 Peut-on dire qu’aujourd’hui, cette écriture-besoin est plus raisonnée ? qu’elle évolue en même temps que toi ?

Oui, l’écriture du besoin pur est plus raisonnée – mais j’ai toujours mêlé à elle la tentation de l’esthétique. Aujourd’hui l’écriture est plus nourrie de l’envie d’écrire elle-même, mais il y a encore cette volonté du DIRE dont je parlais. Le but étant d’atteindre, si possible, l’adéquation parfaite entre une chose à exprimer et son expression.

Plus de travail aujourd’hui ?

Oui, mais  le plus gros est effectué au moment de la création: aurais-je l’immodestie de dire que j’ai à ce moment-là une certaine facilité (une fois le thème trouvé, ce qui est mon calvaire) et que l’accouchement d’un poème est assez rapide. J’ai parfois essayé de retravailler après-coup mais j’ai abouti à un ensemble plus froid (en poésie, trop intellectualisé).

Je crois beaucoup à la force du jaillissement premier et de l’émotion. Chez moi, une ligne posée appelle d’elle-même la suivante
En fiction, bien sûr il y a un important travail préparatoire (recherches, plan etc.). Retouches à la relecture, aux relectures, mais ce ne sont que des retouches, généralement non essentielles.

Il va falloir que j’accentue cet aspect travail si je veux arriver à produire des textes plus longs (mon record 115 pages). Mais peut-être suis-je fait pour le texte court ??????

 Mais ne crois-tu pas que le travail efface le côté fusionnel de l’auteur avec son texte ?

J’ai commencé à écrire sous l’impulsion de la passion amoureuse. Je me suis « un peu » distancié de cette dernière et l’ai transposée, sans doute pour partie, sur la passion de l’écriture…

 Un transfert… Une évolution… Mais la passion est toujours là. Passion créatrice, voilà le titre de mon blog… Un titre qui en a fait sourire plus d’un… Pourtant… La passion est le moteur du processus de création. Elle est le lien étrange qui unit l’écrivain et son texte. Révélation tardive ou besoin précoce, elle est toujours le résultat d’un parcours personnel.

 Il y a autant de façon d’écrire qu’il y a d’auteurs. Quelques uns utilisent leur récit comme un laboratoire linguistique… Certains restent spectateurs de leur œuvre pour en maîtriser le courant, ou, au contraire, se laissent aller au fil des lignes et des événements qu’ils imaginent.

Il en est, enfin, qui ont un rapport fusionnel avec l’écriture qui devient alors le reflet d’un état d’âme, d’une tension personnelle… (23/11/2010).

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Voilà, vous en savez un tout petit peu plus sur mon écriture.

À propos de mes « Saisons poétiques en train » (ed. Hugues Facorat, déc.2014)

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Un auteur aime chacun de ses livres : il y a laissé une partie de lui-même, avant de les offrir à un lectorat potentiel.

J’ai cependant dit dans mon article du 9 janvier que deux de ceux-ci tenaient une place particulière dans ma bibliographie.

C’était à la fois vrai et faux.

Faux car c’était faire fi de mes trois premiers livre (ed. Chloé des Lys), où – au travers d’une expérience personnelle – j’essaie d’analyser le mécanisme de la passion amoureuse. L’amour est bien sûr une dimension fondamentale, peut-être la dimension première – de l’être humain. Mais la passion est éphémère…

(Ce propos me donne à penser – en coq à l’âne – que les œuvres d’auto-fiction engageraient peut-être davantage leur auteur que la fiction… C’est là un autre débat…).

C’est également vrai car l’importance à mes yeux de mon dernier livre de poésie est – comme celle de « Chemins croisés » dont je parlais récemment d’un autre ordre – quoiqu’encore différent.

Si les 3 premiers contenaient chacun un tiers de poésie, celui-là en recèle 80% et je pense pouvoir le qualifier de recueil de poèmes, un premier recueil en quelque sorte après vingt ans d’écriture.    …/

Lire la suite « À propos de mes « Saisons poétiques en train » (ed. Hugues Facorat, déc.2014) »

Ma venue à l’écriture

écriture

En ouvrant ce blog d’auteur, je me dois peut-être de vous en dire quelques mots.

Certes j’ai assez bien fréquenté les classiques lors de mes études secondaires, puis universitaires.

Comme professeur d’allemand, j’ai eu une formation littéraire. Longtemps j’ai ensuite  lu de la littérature contemporaine, pour en venir, au final, à délaisser ce loisir.

La vie…

Vers la quarantaine, un changement d’activité professionnelle m’a amené à faire 3 heures de trajet en train par jour ; c’est alors que j’ai repris la lecture, qui m’a peu à peu rendu le goût de l’écrit. Parallèlement, un trop plein de vécu m’a poussé à sortir de moi des choses dont je pouvais difficilement parler à beaucoup de personnes.

L’écrit s’est imposé et, à près de 46 ans, je l’ai fait dans un puis trois premiers livres (ed. Chloé des lys). Comme beaucoup d’auteurs, j’ai donc commencé par l’autofiction, l’écriture de soi et j’ai choisi le récit à la 3e personne. J’ai alors été influencé par l’écriture dite « blanche » de Marguerite Duras, qui m’a beaucoup marqué (récit froid, distancié, par un observateur impassible)…/ Lire la suite « Ma venue à l’écriture »