De la patience du candidat à l’édition

Pour quelques uns, le succès doit venir très vite, possible et rare, je pense, plutôt extrêmement rare.

Je viens de faire éditer mon quinzième livre en 21 ans et quelque. Rien n’est jamais acquis : j’ai eu jusqu’à seize petits éditeurs, il m’en reste cinq dont aucun n’a les moyens de véritablement diffuser en librairie. Je diffuse essentiellement moi-même lors de séances de dédicaces dans des grandes surfaces, auxquelles s’ajoutent quelques salons du livre où pour moi les ventes sont nettement inférieures (normal, dans le premier type de diffusion, on est généralement seul à dédicacer.)

Je pratique également l’autoédition, non par choix mais par nécessité, les droits d’auteur sur un livre papier édité à compte d’éditeur étant extrêmement faibles (8 à 10 % ), perçus tardivement et hors de tout contrôle.

Quelques mots sur le parcours de mon petit dernier, « Chercher l’oubli à Cuba », recueil de nouvelles sorti le 15 janvier aux éditions L’ire de l’Ours. Il s’agit d’un éditeur solidaire, c’est à dire que l’auteur renonce à ses DA pour quelques centaines de livres, afin de permettre à la petite maison d’éditer d’autres livres ou collègues. J’ai accepté ce principe en pleine conscience, pour ce livre. C’est une philosophie généreuse de la part de la maison et de ses auteurs.

J’ai d’abord tenté de faire éditer la nouvelle principale du recueil, une gageure (mais j’ai déjà réussi à faire éditer deux autres nouvelles à l’unité, un presque miracle!). Il est déjà des plus difficiles de faire éditer tout un recueil, alors une nouvelle seule ! J’ai dû essuyer une petite vingtaine de refus,

J’ai donc ensuite décidé d’étoffer cette longue nouvelle de micronouvelles pour en faire un petit recueil. 14 refus et aussi l’acceptation par L’Ire de l’Ours.

Mon premier envoi dans cette maison date du 01/02/2022. J’ai patienté 11 mois car je sais d’expérience que les délais peuvent être longs. L’envoi était, en fait, passé à la trappe, à mon insu, aussi après que je me suis enquis, l’ai-je renvoyé le 02/12/2022. On repart de zéro. Après un petit mois m’arrive l’espoir d’une publication à l’automne suivant. Cela se précise ensuite pour novembre ou décembre. Et le livre sort finalement, avec un petit retard, le 15 janvier 2024.

Voilà, j’engage tous les candidats à l’édition de s’armer de patience et de ténacité. Le livre reçu cette semaine est beau, la couverture choisie par l’éditeur et moi, sur mes propositions, me plaît beaucoup. C’est toujours une joie de voir arriver dans son bel habit l’enfant que l’on a porté si longtemps, de l’écriture aux envois aux maisons d’édition. Cette joie est certes moins grande que celle que l’on éprouve en voyant arriver son premier livre ; elle est néanmoins bien réelle et donne la motivation pour continuer ce combat.

Le meilleur moyen de vous procurer ce recueil est de vous adresser à l’imprimeur Cool Libri, 108 pages, 10 euros, prix de lancement 8 euros, pour un temps peut-être.

https://www.coollibri.com/bibliotheque-en-ligne/claude-colson-/chercher-loubli-a-cuba_492500

(en suivant le lien, vous avez les couvertures, résumé et extrait)