Ce texte est un peu fétiche pour moi. Je l’ai écrit en 2007, alors que j’avais déjà rédigé trois livres d’auto-fiction, des récits de vie dont deux avaient été publiés et que j’écrivais depuis onze ans.
Je pensais à l’époque que je ne pouvais sortir de ce genre, par manque d’imagination, qu’il m’était impossible d’écrire un récit de fiction. C’est alors que, sur le net, j’ai découvert un « jeu d’écriture » qui consistait à « inventer un personnage ». Hésitant, j’ai quand même décidé de participer et c’est ainsi qu’est né « Pierrot, le pêcheur ».
Je crois pouvoir dire que c’est ce mini-récit qui a débloqué chez moi l’écriture fictionnelle, pour le meilleur ou pour le pire 🙂 .
Ben oui, c’est ce qu’il a trouvé comme occupation, le Pierrot, pour échapper à sa virago domestique.
Le week-end donc, aux premières lueurs , il se harnache du matos : bourriche, épuisettes, gaules et tout le toutim, et il fonce tremper sa ligne dans le plan d’eau le plus proche.
La pêche, il n’a jamais vraiment aimé, mais bon il faut bien que son alibi tienne. Alors il s’emploie à rapporter à l’Hortense quelques poissons qui, reconnaissons-le, ne lui ont pourtant causé aucun préjudice.
Il en laisse filer pas mal du reste car ce qui l’intéresse, c’est de rêver d’ailleurs en contemplant les brumes de l’aube, les fumerolles du matin qui dérivent sur l’étang et, plus tard dans la journée, le vol tantôt immobile, tantôt saccadé des libellules près des roseaux ainsi que les moires infiniment changeantes à la surface de l’eau.
Il rêve, le Pierrot. Il est un peu poète et même que s’il osait, il écrirait des vers….
Ça le changerait de ceux qu’il doit accrocher au bout de l’hameçon, il se dit.
Y’a des philosophes qui prétendent que le pêcheur est « non seulement un héros de la patience mais aussi un prophète de la foi ».
Tout ça, il s’en fout , le Pierrot. Il rêvasse sa liberté.
Une liberté du dimanche.
Effectivement certains ne sont pas capables de sortir du « genre » qui les a vus émerger en tant qu’écrivain/auteur etc… D’autres doutent, comme toi. C’est un peu pour ça que j’ai fait des concours çà et là, car il y avait des thèmes imposés et un nombre de pages/lignes, c’était « challenging » et ça m’a bien servi pour m’aider à sauter les barrières 🙂
Ton Pierrot est presque vrai 🙂
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Moi qui, en général, n’aime pas les textes à contraintes, je dois bien leur reconnaître parfois des vertus… (tu jetais ton bonnet par-dessus les moulins, en sautant la barrière ? 🙂 )
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J’adore ce Pierrot….c’est un peu moi….sans la ligne ni même les vers !!!
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