Tentative de parcours dans l’édition – déc. 2024

Photo de Clem Onojeghuo

Point d’étape : j’ai 75 ans ; j’étais professeur d’allemand, agrégé, en lycée. Ma formation universitaire a été essentiellement littéraire, comme c’était l’usage dans les années 67 à 71. Je me suis mis à l’écriture à 45 ans et cela se poursuit depuis 30 ans.

Une ex collègue, agrégée de lettres modernes, avec qui j’étais très loin d’avoir de bons rapports, m’a écrit (extraits) après la lecture de mon quatrième livre et premier roman : « ton « roman » m’a plu, je viens de le lire d’un trait, c’est bon signe… D’abord tu as un « ton », une « voix » et parfois j’ai vraiment cru t’entendre. Avoir un « ton » c’est cela, si j’en crois plusieurs romanciers (dont Louis Guilloux), la patte du vrai romancier qu’on suit quelle que soit l’intrigue qu’il tricote… ».

Suit l’énumération de positif et de moins bon à ses yeux ;

Ce n’est là qu’une appréciation, partiellement éclairante néanmoins peut-être (?).

J’ai envoyé, enthousiaste mes premiers textes aux éditeurs en 1999, il y a plus d’un quart de siècle.

Depuis j’ai envoyé environ 18 manuscrits à des centaines d’éditeurs. J’ai reçu (dans le meilleur des cas, quand réponse il y a, souvent en fait ; parfois on est prévenu qu’au bout de 3 ou 6 mois cela signifie refus ; parfois aucune réponse ne vient) des centaines de refus, presque toujours non argumentés, réaction coutumière des éditeurs, surchargés de candidats à l’édition.

15 de mes livres ont fini par être édités par de petites maisons d’édition ; j’ ai eu jusqu’à ‘à 16 de celles-là, si je ne me trompe ; il m’en reste 5. Ce serait un autre débat.

Pour mon premier ouvrage, après le refus d’un grand éditeur, d’un moyen et d’un petit, ignorant des réalités du monde de l’édition, je me suis tourné vers l’une de ces maisons qui, moyennant finances, souvent conséquentes, impriment votre livre et c’est à peu près tout. Je déconseille fortement aux candidats auteurs d’en arriver là.

Aucun de mes petits éditeurs n’a eu ou n’a la possibilité de diffuser mes livres en librairie.

J’ai assez récemment repris certains de mes titres (5) pour les sortir en autoédition car c’est moi-même qui dois faire quasiment tout le travail de diffusion.

Si mon enthousiasme pour l’écriture et les joies de la création qu’elle apporte reste intact, je commence à me lasser du travail ingrat de diffusion qui ne devrait pas incomber à l’auteur. (voir l’un de mes derniers articles de blog)

Je passe sur la rentabilité du travail d’écrivain édité en maison (6 à 10 % du prix du livre HT) : quand on aime… n’est-ce pas !

Tout cela pour avertir les jeunes candidats à l’édition de l’âpreté de ce monde et pour leur ôter quelques illusions, même si certains – peu nombreux – deviennent des têtes d’affiche, médiatisés, et vivent de leur plume.

Et pour finir, malgré tout cela : vive la littérature ! Ecrivez !

2 réflexions sur “Tentative de parcours dans l’édition – déc. 2024

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