
Tribulations d’auteur (suite)
Je reprends. Auteur peu connu de 15 livres édités, n’ayant pas eu la chance d’être accepté par un « grand » éditeur (condition nécessaire mais non suffisante pour être diffusé, encore faut-il qu’il mise sur vous pour investir dans la promotion), je dois me diffuser moi-même, comme des milliers de mes consœurs et confrères en écriture ;
J’ai choisi de fréquenter surtout les hypermarchés et bien plus rarement les enseignes proposant des biens culturels (livres, loisirs créatifs etc).
C’était le cas récemment. L’enseigne avait fait le nécessaire : affiche(s) plusieurs semaines à l’avance, annonces sur FB, Instagram… mettant en avant ma nouveauté : un recueil de nouvelles consacrées en partie à Cuba. Je l’en remercie vivement.
C’est un printemps très froid, maussade, gris et pluvieux. Dérèglement climatique ! La libraire me dit que pour la profession en général, c’est la cata depuis (la Covid ndlr et) plus particulièrement les dernières semaines : intempéries, ambiance générale, avec les deux guerres en cours, l’approche des élections (européennes cette fois)…. Je suis installé vers 10 h 30, avec seulement 6 titres pour ne pas désorienter le lecteur ; j’ai pris soin de prendre un peu de tous les genres que j’écris : nouvelles, romans courts, poésie, récits vécus.
Le magasin est quasiment vide jusqu’à 14 h ; dehors, il pleut. Peu de gens parmi le peu s’intéressent à ma présence. Je suis pourtant affable, social, souriant et engage volontiers le discours avec les inconnus, pour peu qu’ils m’accordent un regard. Enfin une dame s’arrête et nous nous découvrons nombre de points communs : les trains, un lieu d’habitation qui fut aussi le mien, un rapport avec l’Australie, quoique très diffus chez moi. Assez longue et agréable ,discussion : elle repart avec mon recueil de poésie sur les voyages en train (RER). Ouf, je ne serai pas bredouille, mais c’est un peu déprimant. La rencontre m’a néanmoins rendu quelque peu la foi.
Après-midi tout à fait similaire, avec seulement un petit peu plus de monde. Les gens filent tête baissée vers le rayon ou l’article pour lequel ils sont venus. Quand même une longue et très intéressante discussion sur l’édition avec un collègue, professionnel d’une part et aussi lui-même auteur. Nous resterons en contact. Il me prend Chercher l’oubli à Cuba. Plus tard, un couple s’arrête et le mari, ayant lui-même séjourné à Cuba dans les années 80, me prend le même livre.
Intéressant de remarquer que, pour une fois, les messieurs lecteurs sont majoritaires, mais la statique n’est pas probante, sur un si petit panel.
C’est tout : 3 livres en 6h45 de stand dans une enseigne spécialisée, 7 de moins que la semaine précédente dans un hypermarché généraliste où l’on vend aussi casseroles et charcuterie etc et 10 de moins qu’au même endroit 6 mois plus tôt, où un livre signé n’était pas passé en caisse, non facturé donc. Dure, la vie d’auteur quasi inconnu.
Je ne resterai pas sur cet échec et reprendrai très vite mon bâton de pèlerin. Vous avez dit tenace ? Allez, je vous l’accorde, retraité, j’ai le temps de me consacrer à cette activité, Avanti !
(Photo Vecteezy, armmypicca)
Oui,
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Cafouillé en m’inscrivant 🙂 Oui, disais-je, c’est difficile et souvent amer. Mais effectivement, les rencontres sont ainsi plus touchantes, personnelles. On y donne plus de poids, on en est plus heureux !
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Mdr. Je trouvais cela un peu court. 😁
Tu as raison. Cela encourage à continuer.
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Bonjour. D’apres votre expérience, pourriez-vous me dire quelle est le délai moyen entre l’acceptation d’un manuscrit par un éditeur et sa publication effective ?
Cordialement.
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