Inlassable, le bruyant ruisseau
Descend, en degrés, la cascatelle.
Ses remous, argentés cerceaux,
Se figent sitôt au plan rebelle.
Il pare, de son immobilité, l’assaut
Car sa masse, impavide, l’emporte
Sur l’importun, modeste vibrato,
Qu’ici fougue inconsciente porte.
Jamais le ruisseau n’arrête son flot
Et jamais le niveau de la mare ne croît ;
Le trop-plein, tapi au fond, emporte les eaux
En surplus, formant, plus loin, rivière en émoi.
De même, la vie court, souterraine,
Semblant partout un moment s’arrêter
Pour , au final, toujours, l’individu broyer.
C’est l’Espèce qui persiste, souveraine ;
Elle seule peut faire front au mouvement,
Le Multiple, l’Universel, le Permanent.