La Mare, la vie (poésie)

 

Inlassable, le bruyant ruisseau

Descend, en degrés, la cascatelle.

Ses remous, argentés cerceaux,

Se figent sitôt au plan rebelle.

 

Il pare, de son immobilité, l’assaut

Car sa masse, impavide, l’emporte

Sur l’importun, modeste vibrato,

Qu’ici fougue inconsciente porte.

 

Jamais le ruisseau n’arrête son flot

Et jamais le niveau de la mare ne croît ;

Le trop-plein, tapi au fond, emporte les eaux

En surplus, formant, plus loin, rivière en émoi.

 

De même, la vie court, souterraine,

Semblant partout un moment s’arrêter

Pour , au final, toujours, l’individu broyer.

 

C’est l’Espèce qui persiste, souveraine ;

Elle seule peut faire front au mouvement,

Le Multiple, l’Universel, le Permanent.

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