Fin août, la mare encore
Des mois qu’elle m’attendait.
Soleil absent, lumière filtrée.
Tout, ce jour-ci, est tamisé ;
La voici, avec d’autres attraits.
Comme chaque année, en cette saison
Elle arbore une taie, en toison.
Verdâtre aujourd’hui, joli effet ma foi !
Encore surprenante, assurant autre émoi.
Canes et canetons la sillonnent sans crainte,
Déchirant de leur nage l’étrange manteau,
S’en venant à la berge jusqu’à moi
Qui, assis, les regarde de haut.
Effrontés, ils espèrent une pitance de roi.
M’auraient-ils jugé partie du lieu
Que je fréquentai, bien avant eux ?
De leur caquet en tout cas ne sourd nulle plainte ;
Leur confiance me touche ; je leur dis « Chapeau ! »
(août 2022)