7h20 en banlieue (parisienne)

bus travail

L’un des 20 petits textes en prose qui, avec 80 poèmes, composent mon recueil « Saisons poétiques en train », paru en déc. 2014 aux éditions Hugues Facorat. http://www.hfedition.com/saisons-poetiques-en-train-claude_colson-c2x15489734

(En partance pour le turbin…)

Le bus est ordinaire, trivial. Il est plein.
Des gens assis, d’autres debout. Direction : la gare.
Le jour n’est pas levé.
Les passagers debout dans l’allée sont ballottés au gré des cahots. Passablement de Blacks, pas que. Un quart environ.
Ici une casquette de travers, là quelqu’un baille, la bouche grande ouverte. Non, c’était le même.
Tous se ressemblent, tous se taisent. Les yeux se cherchent, se fuient.
Certains sont réfugiés dans la musique de leur baladeur. Le bruit du moteur ne permet pas de savoir si elle est envahissante. Probablement pas trop.
Les yeux semblent s’attarder sur un détail à l’extérieur. Ils ne voient rien.
Le bus se traîne. Il suit une balayeuse , au rythme de la marche. À l’avant  deux ouvriers à pied, croix vert fluo devant et derrière sur la poitrine, balancent de droite et de gauche un soufflant qui pousse les feuilles mortes . On ne l’entend pas.
Ça dure. Le bus double. Trop tard, ils vont rater leur train. Les visages semblent contrariés mais à peine, presque indifférents.
Courir, pour la forme … s’il était en retard, hein …
Il y a un instant, les yeux !
À quoi rêvaient-ils ? … Les factures, la fin de mois, les enfants…ou alors la lumière blanche et rasante d’un lever de jour sur l’alpage , dans la pureté de l’air ? Mystère !
On ne connaîtra pas ces « ailes du désir* ».

 

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