Avant le 2 novembre, la mare songe au deuil ;
La voilà toute jonche-feuille.
C’est pourtant un deuil gai
Car jaune est la feuillée
Formant damier serré
Aux reflets mordorés.
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Au lointain sapin, le roux domine,
Seules des traînées de vert tendre l’illuminent.
L’ensemble est, lui aussi, douce beauté,
Comme si la mort se voulait faire appeler.
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Le froid léger, doux encor
Réjouit presque le corps.
Le ciel est blanc-clarté
Pour ce Beau rehausser.
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L’écrin des arbres, jaune varié, force l’exclamation :
Tant de joliesse est émotion.
Les diverses espèces se penchent sur le miroir,
Une sorte de politesse, fort adorable à voir.
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En contraste, le chêne dresse ses branches tourmentées et noires
Tel le quêteur bien fatigué d’un vain ultime espoir.
La nature se prépare joliment au repos,
Elle suscite même ici les chants d’oiseaux !
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Lent, le canard insoucieux glisse sur les eaux.
Sa compagne le suit,
Admire sur lui
La vêture de feu, splendides oripeaux.
*
(20 ème pièce de ma collection La mare)
Cette mare, observée au fil du temps qui passe, je l’associe aux Quatre Saisons de Vivaldi… Paroles et musique qui vont très bien ensemble ! Merci Claude de cette transcription des beautés de la nature.
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Combien de fois m’a-t-elle donné voix !
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Rien que pour avoir lu « La vêture de feu, splendides oripeaux » ça valait le déplacement, Claude !
Cette mare près l’endormissement n’est pas qu’une simple étendue d’eau sans attrait, c’est une œuvre d’art par elle-même, son eau fait à l’œil exercé de l’homme habitué à évoluer dans le domaine de l’imagination, l’effet d’un cristal flambant et miroitant.
Bravo pour ce fier poème.
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Merci, l’ami (et on peut même dire que c’est une mare aux canards, si tu permets cette petite blague).
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