Jeudi d’octobre comme décembre,
Le froid saisit, tout engourdit.
Suis heureux d’atteindre la voiture
Du train de banlieue qui ne reluit.
Elle coupe au moins le vent-froidure,
Se croyant presque douillette chambre.
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Ce n’est pas la nuit, pas même le jour,
Dehors alentour tout est gris.
Le ciel bas dispense l’ennui,
Guettant du beau temps le bonjour.
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Les banquettes ont pris couleurs depuis ma dernière visite ;
Chamarrées, elles voudraient fort mimer gaieté,
Mais à mieux y regarder, chose finalement insolite,
Elles sont bien fatiguées et même un peu saleté.
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Ce n’est pas ici train bourgeois
Mais moyen de transport quotidien
Des banlieusards vers le turbin,
À la capitale, l’Offrante d’emplois.
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Il a le mérite d’exister, ce RER,
Permet au moins de vivoter.
Fermons les yeux, donnons-lui l’air
D’un Orient-Express pour ouvriers :
Il permet au poète le rêve , mieux encore : l’échappée !