LA MARE S’ÉVEILLE
Mi-mars n’est plus très loin.
La mare se déraidit.
La caresse frileuse d’un soleil nain
Tend à lui faire oublier le frimas de la nuit.
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Il est quinze heures. Une petite chaleur
Surchauffe la tête, qui se casque,
Tandis que la bise, sans peur,
Glace le corps fuyant le vent-bourrasque.
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C’est la saison mêlée,
Indécise, semblable au quidam
Qui suit les mouvements de son âme,
Eux aussi parfois dépareillés.
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Vestiges des ardeurs de l’hiver,
Des branchages affreux, décharnés,
Encombrent le plan d’eau, son aire,
Semblant retarder du printemps les effets.
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Mais, bien avisé, l’homme, lui, résiste
Au froid qui voudrait le chasser du lieu.
Il sent bientôt la chaleur l’emporter, de peu
Sur ce combat, cette lutte sinistre
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Car c’est ainsi que la nature le veut :
Pour un temps, Douceur doit triompher.
C’est son heure et les oiseaux, par instinct guidés,
L’ont bien perçu ; ils chantent à qui mieux mieux,
Incitant le poète, votre ami,
Une fois encore à tremper
Sa plume dans l’encrier
Car – c’est connu – la poésie, elle aussi,
Donne fort et joli sens à la vie.
(collection : la mare)
Je suis très admirative Claude de ta poésie. Je suis incapable de mettre en mots des émotions de cette manière. Bravo
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Merci, Manou : je suis venu à l’écriture par la poésie et même si a présent sa place dans celle-là est plus réduite, elle n’en demeure pas moins présente et émotionnellement importante chez moi.
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