Crêtes 2600, rando en montagne (récit)

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   Deux heures de montée sous le cagnard, pas lent et balancé, rythmé, qui s’interrompt le moins possible, juste pour quelques pauses désaltération. Qu’elle est bienvenue l’eau, élément simple qui en montagne devient précieux, même inestimable !
Et bientôt c’est le chemin des crêtes, à peine vertigineux, plus reposant dans l’ensemble car les montées, plus douces, alternent avec les replats et descentes.
De chaque côté le spectacle fabuleux de quelques sommets enneigés. Déjà arrive la pause repas, là, au haut.
Goût incomparable des victuailles frugales montées à dos d’homme dans le sac qui tire un peu sur les épaules et fait jaillir au bas du dos une transpiration séchant presque aussitôt. Aujourd’hui,  le luxe d’avoir monté un mini thermos de café.
Le silence est quasi absolu, hormis le cri d’alarme d’une marmotte qui bientôt s’habituera à notre présence quasi immobile. Bourdonnement des insectes butinant les petites fleurs d’été. Soudain, trouant le silence, le bonjour d’un randonneur sur le sentier creusant une mince tranchée brune dans l’alpage. Je lève les yeux : dans le bleu au dessus des sommets, couronnés çà et là de gros nuages blancs cotonneux, le lent ballet de quatre ailes volantes tournoyant et se croisant dans les courants ascendants. Leurs ombres immenses courent sur les vallons.
Je quitte ma feuille du regard, interrompu par le pas lourd de deux marcheurs sur le sentier ainsi que par le cliquetis des bâtons de marche du premier. Déjà ils sont passés et gravissent la proche montée.
Il va être treize heures ; le vent est doux et chaud. Quelques oiseaux piaillent, seuls sons troublant à nouveau le calme total. Mais est-ce bien un trouble ?
À ces hauteurs le tapis vert est majoritairement parsemé des taches jaunes des boutons- d’or d’où émergent parfois de tendres petits bouquets bleutés : du myosotis. Il tranche avec le bleu très sombre des gentianes qu’on trouve plus bas se mariant au rose des rhododendrons.
Le myosotis, en allemand Vergissmeinnicht – Ne m’oublie pas. Quatre ans déjà que, par un empoisonnement médicamenteux, j’étais empêché de goûter cela et aujourd’hui, à nouveau, le bonheur ! Merci la vie.

4 réflexions sur “Crêtes 2600, rando en montagne (récit)

  1. Bonjour,
    Je vis cela tous les étés ou presque. Je m’y retrouve donc. Mais voilà les problèmes musculaires avec l’âge sont de plus en plus présent! Alors on touche du bois… Heureusement cela n’empêche pas d’écrire…
    Bonne journée.

    Philippe

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