Ce récit autobiographique est paru en 2014 aux éditions de la Rémanence. Il y retrace une enfance et adolescence nordistes, d’abord, puis suit, plus rapidement, le cours d’une vie en prenant pour axe une amitié de 60 années
Ce livre est , dans sa version numérique (ebook) en promotion jusqu’à fin août 2016 (2,99 au lieu de 4,99 ; version papier à 12 euros) : profitez-en et regardez les critiques positives qu’il a suscitées.
EXTRAIT :
… Dans les années soixante, la vie, subrepticement mais durablement, commença à accélérer jusqu’à prendre le rythme effréné qu’on lui connaît aujourd’hui, au vingt et unième siècle.
De mes jeunes années jaillissent encore en ma mémoire quelques événements marquants : l’exécution de Caryl Chessman, le 2 mai 1960 (j’ai dû chercher la date aujourd’hui), dans la chambre à gaz ; elle avait été largement annoncée à la radio : je revois comme ma mère et moi, assis dans la cuisine, regardions les aiguilles de la pendule se rapprocher lentement de l’heure fatidique. J’avais 11 ans et il me paraissait déjà inouï et sauvage qu’on puisse ainsi programmer la mort d’un être humain.
Même émotion trois ans plus tard lors de l’assassinat de John Fitzgerald Kennedy.
Un autre fait que je n’ai pu oublier fut celui-ci :
je devais avoir quoi, sept ou huit ans environ. Dans notre petit village la vie était tranquille. Il s’y passait peu de chose.
Un soir, je crois, après l’école quelqu’un vint chez moi, un voisin, et annonça qu’un avion venait de s’écraser sur le territoire de la commune. C’était un mystère IV, ça je m’en souviens parfaitement, de la base militaire toute proche. On disait à l’époque un avion à réaction.
Aussitôt, toute la maisonnée, comme la plupart des gens du village, se rendit sur les lieux, une zone vaguement boisée aux confins de la commune. D’ordinaire nous y allions cueillir des champignons, le plus généralement des rosés des prés mais quelquefois nous trouvions une morille.
Ce devait être à l’approche de l’automne et le soir n’était pas encore tombé. J’étais avec mon père, je pense, et les petits voisins. Les souvenirs sont diffus: un périmètre interdit par une sorte de ruban, une ou deux personnes – pompiers, gendarmes ? – s’activant à l’intérieur, mais l’accident semblait avoir eu lieu depuis plusieurs heures déjà ; somme toute peu d’agitation, simplement, là-bas, contre un arbre, un morceau de carlingue déchiqueté portant la cocarde tricolore.
La rumeur courut que le pilote avait fait fonctionner son siège éjectable, que le parachute ne s’était pas ouvert et qu’on l’avait retrouvé mort, « fiché » sur un piquet de pâture. Il se serait éjecté trop tard, voulant que l’avion évite les habitations.
Ça a marqué mon cœur d’enfant…/ CLIC
Oui, la mort nous marque très fort, alors qu’on pense toujours qu’on ne comprend pas. Comprendre, non, le mystère est opaque, mais la notion de la mort, du passage à l’existence à « plus rien » nous fait peur…
J’aimeJ’aime
Je prends conscience,seulement là en te lisant, que ces trois souvenirs ont en commun d’être des souvenirs à propos de la mort. Et pourtant tout à l’heure, dans ma balade, méditant seul sur un banc, au parc, je me disais que l’existence est quelque chose de très relatif : nous nous croyons importants et si on nous effaçait du paysage, il serait rigoureusement identique…
J’aimeJ’aime
Coucou…fais moi signe si tu passes par chez moi bises mjo
J’aimeAimé par 1 personne