Ceux qui me connaissent, au moins un peu, savent que j’ai déjà 9 livres édités par de tout petits éditeurs. Je ne m’attarderai pas sur la difficulté de pénétrer le milieu de l’édition : tous ceux qui y aspirent (depuis quelque temps) sont au fait de cela .
Tous mes livres font moins de 26 500 mots : à tort ou à raison, je reste « spécialisé » dans le genre court, genre difficile à éditer en France. En fiction, ce sont des novellas. Je dis toujours que chez moi cela est dû à mes débuts, marqués par la poésie, jamais abandonnée. Est-ce vraiment la cause ?
Je dis aussi fréquemment que j’ai peu d’imagination : trouver un sujet m’est plus difficile que l’acte d’écriture lui-même. Après la fin de la rédaction de mon dernier livre en septembre 2014(paru début novembre 2015), j’ai donc essayé de penser à un thème qui me motive suffisamment pour effectuer cet effort de rédaction d’un nouveau texte un peu long. J’avais un sujet qui me tenait à cœur : le sort réservé aux anciens sortis de vie active, dans notre société. Mais cela risquait d’être effroyablement triste et noir.
Mathilde, des éditions de la Rémanence – que je remercie vivement – m’a alors suggéré : rythme et humour. La difficulté demeurait, entière pour moi : comment concilier cela avec un sujet peu gai en soi.
Je suis donc resté bloqué très longtemps, sans trouver un pendant qui puisse égayer le tout. 14 mois à attendre que l’inspiration vienne.
Vous dirais-je les affres de l’auteur qui ne trouve pas son sujet ? L’envie d’écrire qui ne peut aboutir ?
Et puis, un matin, alors que j’attendais, une heure durant, ma voiture, en entretien dans un garage, c’est venu : j’ai noté 7 ou 8 lignes sans trop y croire, résumant ce thème, fragile.
J’ai alors entrepris la rédaction à ma façon habituelle : j’esquisse un très très vague plan, tenant en quelques lignes : des points de passage, des nuances du thème et je rédige très vite chapitre par chapitre. je ne pense vraiment au suivant qu’une fois le précédent rédigé ; je constate à chaque fois que chez moi l’écriture s’auto-génère. Un mot en appelle un autre, une idée une autre. Je vérifie de temps à autre que les chapitres restent cohérents entre eux. Sans aucune comparaison, j’entendais vendredi Philippe Claudel décrire à la télé une méthode assez similaire.
En 2 mois de travail intermittent, j’avais ma novella, en première mouture : dérisoire par rapport aux 14 mois de blocage.
Voilà, un peu (ou un peu plus) de retravail (éditorial ou pas) puis recommence la course à l’édition, avec ses attentes interminables de réponses.
Allez, on y croit ! 😉
Eh bien, tu arrives au bout du chemin. Moi aussi, parfois, je cale. Parfois, au contraire, ma plume court… Bonne journée.
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Le bout du chemin de l’écriture seulement… : ) ; merci du passage ici, Manou.
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