Les Mains (poème primé)

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Voici l’un de mes poèmes fétiches.

 

 

 

 

LES MAINS

Hiver,
Dans le train deux amants, privés, clandestins.
De suite deux mains se dévêtent, s’étreignent, puis – plus calmes – se frôlent,
L’une découvrant l’autre, appliquées, étonnées de sentir
L’arête d’un ongle ou le contour d’un doigt.
Doigts qui tous s’écartent pour jouir d’une douceur pénétrée, pénétrante ;
Une paume reçoit le friselis d’une caresse, tandis qu’elle se love contre l’autre,
Surprise d’être deux.

Et pendant que le train file,
Elles incantent, fragiles,
La permanence de l’unité,
L’ivresse du désir.

 

Écrit à la fin du siècle dernier, 🙂  , édité en 2002, réédité dans Saisons d’une passion, éditions Chloé des Lys- 2009,  ce poème en prose a obtenu le premier prix du jury du concours organisé à Ath (B) par la Bibliothèque Jean de la Fontaine , à l’occasion du printemps des poètes 2012.

8 réflexions sur “Les Mains (poème primé)

  1. Après 2 lectures (attentives) j’hésite encore sur l’interprétation à donner :
    – soit la rencontre fortuite, l’idylle naissante entre 2 êtres humains (sûrement de sexes opposés) un peu comme si une compatibilité hormonale s’était manifestée soudainement
    – soit l’option plus matérialiste, le romantisme exacerbé laissant la place à une vision plus terre-à-terre des choses de la vie…. à savoir, le voyageur qui se réchauffe les mains en les frottant énergiquement. C’est l’hiver !
    Je pense que, peut-être, le jury d’experts qui vous a primé a ressenti également cette dualité en filigrane, Claude !

    Amical salut (avec les mains)

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  2. Ah, le langage des mains ! C’est par là que tout commence et parfois finit, mais ce n’est plus la même partition ! Merci Claude de cette sensible évocation.

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