L’archipel du chien – Philippe Claudel

26 août

Je viens de terminer la lecture de L’Archipel du Chien, de Philippe Claudel, paru chez Stock en 2018 (Prix Choix des libraires)

Lisez-le, si ce n’est déjà fait; on en sort secoué : c’est un livre magnifique et terrible; oui, terrible, je ne trouve pas de meilleur mot.

Il met des mots, lui, sur sur ce que nous savons et préférons souvent ne pas voir, à savoir la noirceur de la nature humaine; le doigt là où ça fait mal.

C’est une parabole qui traite d’une l’actualité brûlante ; un peu comme une grande fable qui nous fait du bien et du mal à la fois.

L’écriture est splendide et précise, c’est du Philippe Claudel, rien de nouveau, mais du plaisir à à nouveau le constater.

Pour la petite, toute petite histoire : j’ai découvert cet auteur dès 1999 à la sortie de son premier livre et roman “Meuse l’oubli”, grâce à un article du Monde des livres, et j’avais adoré. J’ai suivi les livres de cet auteur un bon bout de temps . En 2003 ou 2004, je pense, après la lecture de “Les âmes grises”, je lui ai adressé un petit mot d’admiration. Pour vous dire l’humilité de l’homme : il m’a répondu sur un carton manuscrit, alors que déjà connu et prix Renaudot. J’ai, bien après et après avoir lu d’autres de ses livres, un peu négligé cet auteur ; je suis heureux de l’avoir retrouvé avec cet Archipel.

Le style ou l’histoire, pour tenter de séduire un éditeur ?

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Personnellement j’avais précédemment tendance à penser que c’était le premier qui comptait le plus, et de loin, et qu’avec une bonne manière d’écrire on pouvait faire passer à peu près n’importe quelle histoire. Or ce récent avis d’éditeur tend à me monter l’inverse :

« Cela dit, un roman bien écrit, sans trop de fautes et avec un style fluide a plus de chance de retenir mon attention… Or, c´était le cas de « … » mais c´est à l´histoire que je n´ai pas vraiment accroché… ».

En fait, tout dépend de ce que l’on vise.Si l’on veut être un écrivain qui ait une chance d’être reconnu par la postérité, je crois que le style se suffit à lui-même, mais il y a aussi de fortes probabilités que l’on reste un auteur confidentiel.

En revanche, si l’on veut être lu par une majorité de personnes, il faut se concentrer sur l’originalité et la force de captation de l’histoire, bien sûr dans le meilleur style possible, mais, chez les « grands » éditeurs au moins, il y a – dit-on – un travail éditorial approfondi qui peut faire en sorte que celui-là soit acceptable, si jamais il venait à faire un peu défaut. Et puis, l’offre chez les candidats à l’édition est telle que l’éditeur pourrait même se passer de ce travail, s’il devait être trop important. Au suivant !

Style ou histoire ? Il faut donc accorder de l’importance aux deux. Mais de nos jours, en ces temps où la culture générale pour le moins stagne, semble-t-il, je crois que l’histoire a pris le pas sur le style, pour toucher un plus large public .