Fol espoir en train (poésie)

Repris, cet après-midi, le train oublié.

RER bien entendu, pas Eurostar.

Des progrès, à l’aller : voiture climatisée,

De très loin elle se prendrait pour une star.

 

Mais par vingt degrés, le confort est très moyen.

Il ne faut pas rêver ; progrès à petit train.

Au retour, en revanche, c’est le train ancien :

Pas de clim, heure plus avancée, wagon déjà bien plein,

 

Qu’importe ! L’important, c’est le rêve !

Emporté à vive allure, l’esprit vagabonde.

En mémoire les jours anciens, les filles d’Ève

Agrémentant les trajets de ce mini-monde.

 

Les rails défilent, la banlieue presque fuit,

L’espace s’ouvre ; printemps aux arbres paraît,

Discret encore. Il est entier le fruit

Qu’on va mordre jusqu’à belle saison, de fait.

 

À un détour, la rivière surgit,

Formant un monde que pont enjambe,

Même pauvre, le beau ici n’est pas honni ;

Bonheur glisse de la tête jusqu’aux jambes !

 

Le corps entier se réjouit

Des beaux jours qui s’en viennent,

À pas de loup, en catimini,

Des humains fous tenter de calmer les haines.

(20 mars 2025)

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