Un mariage remarquable

Comme je le disais il y a peu, j’atteins l’âge respectable de la séniorité et, avec ma compagne, nous avons vécu récemment quelque chose d’inédit pour nous, autant qu’exaltant. Mon amie est nounou de la petite d’une famille recomposée comptant quatre enfants. Cette famille est de culture juive, probablement d’origine marocaine et/ou tunisienne, et nous avons été très surpris d’être invités au mariage des parents, moi encore plus qui n’avait croisé la mère de la petite qu’une fois brièvement, échangeant trois ou quatre mots, et le papa encore plus furtivement juste deux jours avant la cérémonie. Nous ne connaissions donc personne d’autre et nous nous demandions comment nous allions pouvoir apprécier la soirée. Je précise que nous sommes tous deux de culture chrétienne, bien que non-pratiquants.

La salle louée était toute magnificence, innombrables lustres de verrerie, vastes salles, fleurs tombant en grappes des plafonds, décor stylé etc. Nous étions conviés au cocktail et à la réception. Les mariés se firent un peu attendre, comme il est d’usage, tandis que les invités arrivaient et discouraient. Inconnus de tous, nous restions un peu sur notre quant à soi. Mon amie s’est complètement détendue à l’arrivée de la petite qu’elle accueille depuis deux ans.

Un DJ du tonnerre de dieu animait la soirée et nous fit réserver un accueil bruyant aux époux qui pénétrèrent dans la grande salle de réception en voiture, sur tapis « rouge », qui du reste était vert pour l’occasion. Innombrables youyous, applaudissements, gigantesque tournage de serviettes blanches et déjà esquisse de mouvements de danse sur une musique endiablée. Je passe sur le cocktail magnifique, avec victuailles et boissons à profusion. Un excellent moment.

Vint la réception, avec près de deux-cents convives, toujours dans un décor somptueux, tables de verre, chandeliers-led, lustres d’aspect cristal… Plus surpris encore, étions nous, de voir que nous étions placés à l’une des quatre tables faisant face aux mariés sur les dix-neuf.

Ce qui nous a marqué dès le début fut l’accueil qui nous fut réservé à notre place par des personnes sympathiques, dont la mère de la mariée, qui nous firent nous sentir intégrés. Ils nous apprirent que dans ces fêtes même un inconnu  pouvait arriver et se joindre spontanément à la fête. Aussi, que la nounou des enfants, appréciée, était considérée comme faisant partie de la famille, ce qui nous fut confirmé le lendemain par les mariés. Quel honneur fait à ma compagne ; il m’a alors ému aux larmes par sa formulation des plus généreuses et élégantes !

Un joli plat, sous cloche fut apporté à chaque convive par des serveurs gantés. Un « petit » Cabernet-Sauvignon n’était pas non plus pour me déplaire. J

Et toujours, la musique très rythmée, souvent orientale, et les danses, le ballet des serviettes pour honorer les mariés, les haies d’honneur en se trémoussant. L’incitation permanente du DJ à faire participer le plus grand nombre, une  personne filmant sans relâche ces moments de bonheur, tournant au milieu des danseurs… L’ambiance était folle. Ces gens ont vraiment le sens de la fête et la joie, sincère, naturelle, se lisait sur tous les visages. J’ai oublié de mentionner que les dames avaient fait assaut de beauté dans leurs tenues, longues robes, coiffures et maquillage, strass brillant de partout. Moi-même, qui n’aime trop la danse et ne l’avait plus pratiquée depuis plus de vingt ans, pris par cette ambiance de folie, je me suis retrouvé à m’agiter sur la piste à maintes reprises  dans ces danses presque uniquement individuelles au sein du groupe, facteur qui m’a sans aucun doute aidé. On sentait néanmoins la cohésion de l’assemblée, tout le monde étant tendu généreusement vers l’objectif de partager le même bonheur auprès des époux.

Quelques instants volés : la projection du film des débuts de la journée : habillage de la mariée par ses sœurs, cousines ou amies ; celui de l’époux pareillement mais par  des hommes, tradition, tradition toujours, la cérémonie à la mairie, puis, dans la salle de la soirée, le « portage » à hauteur d’épaules des mariés par quatre membre de leur famille ou amis, vêtus de longues capes à capuche, arrivant en musique du fond de la salle, elle ayant changé de robe — noire, ornée de paillettes scintillantes, magnifique —  dans une sorte de temple fait de brillants, couronné, de toute beauté, le « houppa », lui dans une structure plus modeste, mais pareillement ornée, le tout entre la haie d’honneur et les cris de joie des convives. Quelle est belle cette tradition qui nous a ébahis !

Ensuite vinrent les buffets chargés d’innombrables desserts, tous plus beaux et tentants les uns que les autres, de boissons variées, au gré des goûts des convives. Autres flashs : l’arrivée de la pièce montée avec les feux de Bengale, le gâteau de mariage descendant du lustre central avant que les mariés commencent la découpe, la descente solennelle des époux d’un escalier genre à double vis où chacun put admirer la troisième robe de la mariée, digne d’une princesse, avant qu’ils entament seuls l’unique slow de la soirée, au milieu des volutes de fumée artificielle venant parfaire l’enchantement et clôturer cette somptueuse fête. Et toujours, constante la musique entêtante et entraînante ! À la fin, dernière attention : chaque invité repartit avec un adorable petit sac empli de jolis petits souvenirs.

Jamais nous n’avions vu ni participé à une telle explosion de joie et de beauté lors d’un mariage. Ce moment, pour nous unique, restera à jamais gravé dans nos souvenirs. J’ai ici tenté d’en rendre compte partiellement, mais en fait cela est indescriptible.

Il nous a également ouvert l’esprit à un « autre monde » et cela est inestimable. Un immense merci aux époux et à la famille pour cette découverte !

4 réflexions sur “Un mariage remarquable

  1. Bonjour Claude,

    J’avais aussi commenté, mais il n’y a qu’un like…

    Quelque chose ne fonctionne plus dans World Press ?

    En tous cas, ce fut une belle fête orientale, comme j’en vois aussi en Crète, puisque comme le chantait Moustaki, je suis un touriste à l’année (2 ans et demi que j’y ai pris mes quartiers, à l’extrémité sud-est de l’Espace Schengen) !

    Bien amicalement

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