RER, des ans plus tard (poésie)

(Bref retour à mes amours ferroviaires qui ont donné lieu à bien des poèmes, voire textes ou livre « Saisons poétiques en train »)

RER, des ans plus tard

Paris, décembre, RER lent,

Retour banlieue, chauffage bienfaisant,

Trajet d’abord souterrain,

Normal, rien de bien.

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Approche d’Austerlitz,

Accélération, sorte de « Blitz ».

Entrevoir le jour avant station, puis BNF,

C’est pour l’œil tout bénef.

Bibliothèque enfin, fin des tunnels sans fin,

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Et la lumière d’un midi sombre

Repeint le jour sans soleil, sans ombre.

Les habitations tassées défilent,

Foncent vers moi et disparaissent

Tel jeu de quilles

Dans mains de joueurs en ivresse.

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Et puis à gauche, soudain, la Seine,

Grise ce midi, pourtant sereine,

Béton lutte encore contre Nature,

Mais bientôt ce sera l’ouverture :

Une vue plus ample, prairies boisées

Réjouissent le voyageur, jamais blasé.

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Aux bois clairsemés s’accrochent restes de feuillage d’été,

Taches jaunes sur ramures décharnées.

Juvisy, la ville revient

N’abandonne pas ce combat-galérien.

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C’étaient pourtant les dernières forces d’une civilisation vaincue.

Peu après règnent ciel, prés verts, pentes herbues

Tels un chapelet de nature dont les grains, pas bien gais,

Ont pour nom Savigny, Sainte-Geneviève, Épinay

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Est-ce un Dieu qui ainsi a voulu

L’alternance de l’Humain

Avec le Non-Humain,

Comme celle de l’ombre et de la lumière ;,

Du Mal et du Bien,

Des Réponses et des interrogations sans fin ?

(illustration pixabay : AILes)

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