Un petit tour en montagne

montagne

Limité dans mes déplacements. Pu monter 20 minutes au dessus du Plan du Lac. Arrêt sur une roche ombreuse.
Joli spectacle de nature où domine un univers de vert. Vert des épines au dessus de ma tête, comme de celles du pin Cembro, là devant, à 20 mètres. À mes pieds le brun des aiguilles desséchées, jusqu’aux premières herbes, tapis irrégulier baigné de soleil et magnifiquement orné du mauve et du jaune des fleurs sauvages profuses. Elles profitent ici de la fin de l’été. Le tout est rehaussé de quelques taches blanches : les pétales de marguerites. C’est dix fois plus beau qu’un jardin à l’anglaise.
En contrebas, vert bouteille, le lac irisé de vaguelettes toutes dorées. À remarquer sur sa rive un éclat mat : le noir du toit d’une cabane.
Puis le regard de remonter.  D’abord un sentier s’essouffle à grimper la pente, tirant de courtes bordées, mais bientôt s’impose le vert profond d’une sapinière puis le vert tendre d’un résidu d’alpage. À nouveau les sapins, grognards serrés épaule contre épaule, attaquent la pente. Jusqu’à 2000 environ. Alors c’est encore, souveraine, l’alpe ensoleillée, seulement tachetée par endroits de maigres bosquets vert foncé. Ils s’étiolent, remplacés vers le haut par les premiers rochers qui trouent l’herbage.
Assis sur ma roche large et confortable, bien au frais, j’admire cette beauté tandis qu’au dessus de mon front une petite brise fait danser les bouquets d’aiguilles, verts eux aussi. Une pavane lente.

Plus loin, majestueuse de force impavide, presque terrifiante, triomphe la pointe déchiquetée d’où semble pleuvoir la moraine, en pierrier, presque verticale.
Un peu de vert encore tout au bas des pentes. Des lichens ? D’ici je ne saurais dire mais tout près de là j’aperçois la descente sinueuse et argentée – angles cassés – d’un torrent blanc qui me paraît étonnamment silencieux et figé.

Plaisir d’écrire ces lignes, de voir, de rendre compte, de vivre. Et cette question : qu’est-ce que la littérature ? Qu’est-ce que la vie ?

5 réflexions sur “Un petit tour en montagne

  1. Cher Claude,
    Comme tu sais si bien décrire ces magnifiques paysages de montagne !
    J’ai passé 2 semaines merveilleuses en août du côté de Serre-Chevalier, avec mon épouse et son grand fils, nous avons randonné sagement, car mes jambes ne me portent plus comme avant !
    Au moment où l’on apprend que 60% des espèces sauvages ont disparu de la planète en 40 ans (quelle horreur !), on se sent privilégié d’apercevoir quelques marmottes et chamois à bonne distance.
    Il y a deux ans, du côté de Barcelonnette, une marmotte intrépide est venue jouer avec nous et picorer dan nos sacs, je n’en revenais pas !
    Restons optimistes sur l’avenir de notre belle planète, bien que je ne me fasse pas trop d’illusions…
    Un jour, la nature fera payer cher à l’homme les outrages qu’il lui a fait subir.

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  2. Une abondance de vert et quelques touches de blanc et de couleurs, des reliefs…
    La montagne instille la paix dans l’esprit et sa frequentation atténue les souffrances.
    Une évocation bienfaisante.

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