Résumé (Youscribe) :
Tous les jours, René passe devant la boutique de Maxime. Tous les jours, il hésite. Aujourd’hui, il se décide à entrer et à faire appel aux services de l’écrivain public. À quatre-vingt-quinze ans, il souhaite que Maxime l’aide à mettre sur le papier l’histoire de sa vie : son arrière-petite-fille doit savoir d’où elle vient ! Depuis les années 30, la Seconde Guerre mondiale, les années hippies jusqu’à l’époque moderne, la vie n’a pas épargné René et son épouse Irina. Un douloureux récit pour transmettre la sagesse et le bonheur à sa descendance…
L’auteur (Amazon) :
Tour à tour libraire, pigiste de presse, chroniqueur radio ou chef de publicité pour des journaux, Serge Camaille a désormais décidé de ne plus se consacrer qu’à l’écriture. C’est dans les campagnes d’Auvergne et du Berry, celles de ses plus jeunes années, qu’il puise l’inspiration de ses histoires.
Extrait :
… Mais le meilleur arriva dès 14 heures, après due je fus allé avaler un sandwich et un café au Zanzibar, place Delille. Je venais à peine de m’asseoir quand il poussa la porte. Il portait un béret basque, une veste de velours côtelé noire sur une chemise blanche assortie d’une fine cravate. En ce milieu de mois de juin, il m’aurait presque donné chaud. De fines lunettes cerclées d’or faisaient ressortir les traits émaciés d’un visage qui pourtant respirait la fraîcheur. Lui donner un âge me sembla impossible. Quatre-vingts ? Un peu plus, peut-être. Sa canne semblait plus lui servir à lui donner de la prestance qu’à l’aider à marcher. Il avança lentement mais sûrement jusqu’au bureau, tira la chaise réservée à mes clients en demandant :
« Bonjour monsieur. Vous permettez ? »
Si je m’attendais à la voix chevrotante inhérente aux vieillards, j’en fus pour mes frais. Il avait une élocution précise, une voix claire comme de l’eau de source. Ma surprise passée, je ne pus que répondre :
« Faites donc ! »
Une fois bien calé sur son siège, il me jaugea un moment du regard avantd’attaduer :
« J’ai longtemps hésité à entrer dans votre boutique. Depuis plusieurs jours déjà, je passe devant sans oser franchir le pas. Mais il fallait bien que je me décide ! C’est qu’il faut bien reconnaître que le temps ne joue pas en ma faveur. » …/
Ma lecture :
(L’auteur était mon voisin lors d’un salon récent. Connaissant assez bien les lieux qu’il décrit, j’ai décidé d’acquérir ( hé hé, Serge !) son livre et bien m’en a pris).
En 2005, le vieillard raconte sa déjà très longue vie et cela donne lieu à une traversée du XXième siècle, de son histoire mouvementée en Europe, mais à l’échelle d’un individu issu du milieu rural, comme il y en avait d’innombrables à l’époque.
Je n’ai eu à déplorer qu’une structure du récit parfois un peu répétitive, largement due au point de vue adopté : une histoire racontée par le principal protagoniste. Toutefois l’aventure ce dette vie est suffisamment prenante pour que j’aie pu passer outre. On se régale de la peinture de la mentalité d’alors des ruraux de ce coin d’Auvergne, tout au moins de celle d’un paysan de cette contrée précise, contrée qui aujourd’hui encore m’a séduit lors de mes visites répétées. Tien, il faudrait que je retourne aux alentours de Vic sur Cère, en Cantal. 🙂
Une belle histoire qui m’a fait du bien.
Merci Claude pour cette découverte….mon père est né en Auvergne….j’ai envie d’avoir ce livre dans ma bibliothèque…pour plus tard…bises….mjo
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