Deux bien beaux livres de Gisèle Leconte (avis de lecture)

jeanne la pardon_

Née en 1951, Gisèle Leconte a récemment publié aux éditions Persée une fresque historique en deux livres que j’ai beaucoup appréciés.

 Jeanne, le pardon

   Dans ce livre au titre un peu énigmatique mais bien adapté l’auteur se penche sur le destin difficile, en Picardie, d’une famille, aux alentours de la première guerre mondiale. Ces gens pourraient être nos grands-parents, voire parents, pour les plus âgés d’entre nous. Elle décrit surtout le destin d’une femme, Jeanne, qui dans ces circonstances contraires – le mot est bien faible – décide de choisir son destin pour mener une vie de femme libre. J’ai, hélas, lu ce livre d’abord par petits bouts, mais plus j’avançais dans ces 316 pages, plus je rapprochais mes moments de lecture, happé que j’étais par l’histoire. L’auteur sait aussi prendre des chemins de détour pour nous dépeindre, par exemple, une phase de la vie de la nature, densifiant ainsi son récit, un récit dont la fin est fort émouvante. Cette histoire risque beaucoup de vous donner envie de lire le deuxième tome déjà paru : Demain, la vie. Au final, un livre bien écrit, profondément humain.

Deuxième volet : Demain la viedemain la vie

   J’avais été séduit par le « tome 1 » de cette saga brossant le destin d’une famille – au sens large – au début du XXème siècle jusqu’en 1919. Cette suite, jusqu’en 1939, m’a comblé à tous égards. Le récit est remarquablement mené dans ces 450 pages, de sorte que la vie bat à chaque instant


« on y est ». L’auteur fait naître un monde cohérent, structuré où l’on s’immisce naturellement sous l’effet de sa plume-« sorcière ». J’ai pour ma part, de surcroît, éprouvé deux moments d’intense émotion, vers la fin : le premier étant la rencontre d’Henri et Léna ; le second, je vous le laisse découvrir.
Pour moi , ce deuxième livre est un coup de maître et je voudrais saluer bien bas un vraie romancière.

Des fulgurances aussi :  » Henri l’avait perçue dans les regards de la veille. Léna était le silence insistant de la nuit, le rocher sous la violence des vagues, le sable brut et lourd après la marée. Léna était là où elle pensait devoir être, constante, immuable, persistante…. … Léna, c’étaient les roseaux qui poussent anarchiquement sur les falaises? Léna, c’était la brise de mer qui soulève des embruns que l’on ne retient pas. Léna échappait à toutes mains. Léna esquivait tout regard qui s’attarde… Léna vivait repliée sur sa solitude… Par sauvegarde, pour échapper à … ».

Bravo à l’auteur, grand bravo ! Deux livres qui, pour moi, mériteraient très largement une édition à compte d’éditeur.

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