Vu par le regard d’un auteur et artiste, L. F.
Rappel du thème : une histoire d’amour. Une passion aux débuts fulgurants malgré les multiples obstacles.Puis, chez elle, l’affadissement brutal. Inexpliqué, incompréhensible pour lui, voire pour elle. Des caractères de feu. La volonté commune d’y croire encore qui les fait « repartir » 22 fois après 22 ruptures. L’impossible, l’ambiguïté, le vouloir, l’irrémédiable : vous trouverez toutes ces étapes de la passion amoureuse dans ce court opus que Claude Colson nous livre en alternant, une fois encore – mais encore différemment – trois genres littéraires. La violence des sentiments, la force des mots.
Une page de ce blog est consacrée au livre ici (avec modalités d’acquisition éventuelle).
La perception de L. F. : Je me suis déjà posé cette question en littérature : comment la notion de commmunication virtuelle va-elle survivre et être illustrée dans la littérature du 21ème siècle ?
Lorsque j’ai commencé « Toi et nous » ce qui m’a surpris est que celle-ci est abordée à l’inverse de ce que j’imagine moi-même, en fait je voudrais la comparer à d’anciens moyens de communications tels que les lettres, la machine à écrire manuelle, le poste de radio à galène ou le téléphone mais après quelques pages j’entre dans un patchwork cohérent qui décrit au contraire la violence de ce moyen sous ses aspects concrets qui gardent tout le jeu de la rencontre humaine et la force de ce qui est apporté dans la modernité justement à une époque où il est difficile d’étonner encore.
C’est donc un texte courageux écrit comme par un journaliste au jour le jour sans mettre la plume de côté par un auteur humble qui pose sur le papier quelque chose de costaud au niveau du combat psychologique qui donne envie justement de forger sa vie au moyen de cette virtualité et ne pas la subir dans la passivité.
On trouvera dans ce texte la phrase la plus forte qui puisse être dite par une femme à un homme, mais il faut lire le livre pour la trouver…
Ce texte est le tissu de l’interaction entre un moyen de communication et de personnes en quête d’amour, qui fait ressortir de la poésie jusque dans la concrétisation et la rapidité des échanges, qui transcende le goût d’une vraie expérience.
Cette relation contient de la rupture latente. Ce qui est rare, voire impossible car la rupture est sans appel. L’auteur montre donc une relation qui joue avec le feu ou qui est comme un funambule qui s’avance sur le vide.
Pas forcément facile à lire mais il y a motivation de le parcourir et de le finir.
On apprend sur sa propre vie en le lisant. Ce qu’on peut faire, ce qu’on aurait dû faire, ce qu’on devrait et devra faire. Ce qu’on ne devrait pas faire.
Ce livre est original par son nombre de ruptures alors que le plus souvent celle-ci est unique. C’est surtout que l’auteur arrive à faire revenir alors qu’on la croit définitive à chaque fois. Ce n’est pas un récit qui est gâché par des fausses fins mais bien un récit qui dépeint le tourment de l’hésitation et de la fragilité d’une vie basée sur un couple de décisions imprévisibles.
On découvre un style poétique ahurissant de modernisme qui englobe art courtois, latinisme et phrases entrechoquées intégrant le vide et le stress de la vie actuelle. Dans une complainte qui semble aller vers le néant, le bonheur de la vie parait être l’observation de la beauté qui reste en soi.
Cette relation contient de la rupture latente. Ce qui est rare voire impossible car la rupture est souvent sans appel.
J’apprends sur MA vie en le lisant.