Lac dénaturé (poésie)

2016-01-21 lac janvier 2016 005

Lac dénaturé

Dans le froid âpre de cette fin-janvier

Mon lac resplendit au soleil pâle de mi-journée.

La glace l’enserre,

Uniforme manteau blanchâtre

Formant joli désert grisâtre.

Seul, perdu, le regard y erre.

 

En son milieu, îlot de vie,

Un groupe de mouettes rit.

En m’en venant, les voyais blanches,

D’où je suis contre-jour tranche.

Sont devenues entités noires,

Étonnant paradoxe d’espoir.

 

Aux rives l’eau pour l’heure n’est prise,

Le gel ici n’a su assurer sa prise.

Mais translucide, immobile,

Elle semble vouée au sort de sa voisine.

Bientôt la glace s’épaissira

Et cette rebelle engloutira.

 

Là-bas, isolés,

À l’autre extrémité,

Grèbes et colverts ont trouvé quelque flot

Pour leur nage encore porter haut.

 

Peureux, ils restent ensemble, bien serrés.

Se méfient-ils de l’étrangeté

De cette nature rude

Qui, ce jour, tout sort de l’habitude ?

 

5 réflexions sur “Lac dénaturé (poésie)

    1. Délicate attention, mon ami. Mais la photo à contre-jour a considérablement obscurci le paysage qui était riant et – je ne dirais pas chaud, loin de là – mais suffisamment ‘acceptable’ pour que j’y puisse rédiger ce texte assis sur le coin d’un banc.(j’étais quand même content quand je l’ai fini).

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