Les déferlantes – Claudie Galley (note de lecture)

les déferlantes

Résumé de l’éditeur : Un jour de grande tempête sur la pointe de la Hague, Lambert revient quarante ans après sur le lieu du naufrage de ses parents et de son petit frère. La narratrice, intriguée par cet homme, va peu à peu découvrir le mystère et les secrets de cette noyade et mettre au jour les liens complexes unissant certains habitants du bourg. Grand Prix des lectrices de«Elle» 2009.

Ma lecture :

Un livre déjà ancien, allez-vous dire. Oui, mais une valeur sûre, un livre qui m’a emporté. 😉

En le refermant, j’avais dit : j’en ai le souffle coupé. Exceptionnel, magnifique, magistral ! Et de bout en bout ! Puis, quand j’ai retrouvé la voix,  hélas, car l’émotion éprouvée vers la fin était indicible et si belle, j’ai essayé d’en souligner la force.

Ce livre, je l’ai d’abord ressenti.
L’écriture est si sobre et si juste que les scènes sont là devant nos yeux incrédules, livrées dans une objectivité brute qui nous contraint à y déverser nos interprétations et émotions.
La vie surgit à chaque instant, distillée en touches impressionnistes créant comme un unanimisme, et au centre : la fragilité de notre condition, le tout remarquablement mis en lumière par une langue parfaite (ou parfaitement adaptée).
En « bon » prof, de formation, j’ai mis cette fois 20/20. Il y a longtemps que je n’avais éprouvé une telle plénitude en satisfaction de lecture.
Quel dommage que certains (rares) lecteurs ne soient pas sensibles à ces échos, semblables pour moi aux Correspondances baudelairiennes :

« La nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles;
L’homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l’observent avec des regards familiers.

Comme de longs échos qui de loin se confondent
Dans une ténébreuse et profonde unité,
Vaste comme la nuit et comme la clarté,
Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.

Il est des parfums frais comme des chairs d’enfants,
Doux comme les hautbois, verts comme les prairies,
– Et d’autres, corrompus, riches et triomphants,

Ayant l’expansion des choses infinies,
Comme l’ambre, le musc, le benjoin et l’encens,
Qui chantent les transports de l’esprit et des sens. »

2 réflexions sur “Les déferlantes – Claudie Galley (note de lecture)

Laisser un commentaire